Jean-François Leroy, bon pied bon œil

Depuis trente-deux ans, le cofondateur et directeur de Visa pour l’image à Perpignan défend tout un pan de la photographie que nombre d’institutions occultent. De fait, les photojournalistes et la photographie documentaire demeurent les grands oubliés des programmations, sauf au festival Visa dans lequel ils trouvent un allié. Jean-François Leroy n’oublie pas que son itinéraire s’est nourri de ces rencontres, de leur témérité à être là où le regard ne se porte pas. « Au début de Visa, nous pensions faire une ou deux éditions, puis, rapidement, on s’est rendu compte que le festival répondait à un besoin et qu’il était un point de rencontres. Mais je ne pensais pas que cela durerait trente-deux ans ni qu’il prendrait une telle ampleur », avoue l’intéressé.

Référence absolue à l’international pour toute une profession mise à mal par la crise de l’information, le festival poursuit contre vents et marées sa ligne éditoriale partagée entre sujets sociétaux et environnementaux de fond, conflits et rétrospectives.

Cette année, les monographies d’Éric Bouvet et de Vincent Munier sont au programme, comme la Ve République vue par Guillaume Herbaut, les réfugiés dans la crise sanitaire de Guillaume Binet, Stéphane Lagoutte et Pascal Maître, une décennie de guerre en Syrie sous l’œil de l’AFP et la révolution du printemps en Birmanie dont les images ne sont, pour la première fois de l’histoire du festival, pas signées afin de ne pas mettre en danger leur auteur.