Spécial Covid-19 - Livre

L’édition est en grand danger en Italie

Par Olivier Tosseri, correspondant en Italie · lejournaldesarts.fr

Le 9 avril 2020 - 354 mots

ITALIE

Les ventes se sont effondrées de 75 %, 48 millions de livres ne seront pas imprimées cette année dans la péninsule.

La librairie Acqua Alta à Venise. © Photo Dimitris Kamaras, 2016
La librairie Acqua Alta à Venise.
© Photo Dimitris Kamaras, 2016

« Le secteur du livre est l’une des premières victimes du Coronavirus ». C’est le constat de Ricarco Franco Levi le président de l’AIE (Associazione Italiana Editori). Il demande l’aide urgente et concrète du gouvernement le plus vite possible pour sauver un secteur qui souffrait déjà avant l’explosion de l’épidémie dans la péninsule. 

Les librairies pourraient figurer parmi les premières activités pouvant rouvrir la semaine prochaine dans le cadre de la « phase 2 » promise par le gouvernement. Un début de déconfinement qui permettra aux commerces où le contact trop proche avec les clients n’est pas indispensable, de reprendre un semblant de normalité. Un retour à la normale n’est de toute façon envisagé qu’au mois de septembre. 

Pour 98% des maisons d’édition de la péninsule la crise provoquée par le virus fera subir des dommages « significatifs ou dramatiques à toute la filière ». Les chiffres de l’AIE le soulignent : 23 000 titres ne seront pas publiés en 2020 soit 30% de toute la production éditoriale transalpine. Plus de 2 500 livres ne seront pas traduits et 49 millions de livres ne seront pas imprimés. 64% des maisons d’édition ont déjà placé leur salariés en chômage partiel ou s’apprêtent à le faire. 

Les éditeurs indépendants, qui représentent 46,5% du marché, ont particulièrement souffert avec un effondrement de 68% de leur chiffre d’affaires en mars soit l’équivalent de 60 millions d’euros. Ils vont renoncer à publier 10 000 titres cette année et vont réduire de 20% les ouvrages imprimés. 

Les ventes de l’ensemble du secteur que ce soit dans le cadre des librairies, de la grande distribution ou en ligne se sont effondrées de 75% depuis le début des mesures de confinement. « Ces chiffres parlent d’eux-mêmes, insistent Ricardo Franco Levi. Les voix s’élèvent de partout pour soutenir la culture. C’est un cri d’alarme. Nous demandons au gouvernement et au parlement d’agir avec force et rapidité. Mettez la lumière sur le monde du livre, vous êtes en train de le perdre .» 
 

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