Insolite

Un faussaire réclame la paternité d’un prétendu Picasso

Par Sindbad Hammache · lejournaldesarts.fr

Le 20 mai 2019 - 363 mots

BRIGHTON / ROYAUME-UNI

David Henty affirme qu’il est l’auteur d’un tableau qu’une maison de ventes met aux enchères en l’attribuant à Picasso.

Philip Stapleton ne se berçe pas d’illusions lorsqu’il achète cette peinture dans un vide-greniers, pour 230 Livres (260 €).  Ce brocanteur amateur est persuadé d’avoir affaire à la copie d’une œuvre de Picasso : « Je pensais avoir dépensé une belle somme pour un faux. ». Mais lorsqu’il présente cette œuvre à la maison de ventes de Brighton pour la revendre, les experts lui apprennent que c’est un vrai Picasso.

Pour eux, il ne s’agit pas d’une copie, mais d’une étude préliminaire du tableau de 1930, Baigneuse assise. Signée sur la toile et sur le revers, l’œuvre pourrait alors valoir plus d’un million de livres.

Mais l’histoire connaît un rebondissement lorsque le faussaire David Henty reconnaît son tableau à la télévision la semaine dernière. « C’est celui que j’ai donné à un ami il y a trois ans ! » affirme-t-il au journal local The Argus, « Je n’avais pas l’intention de le vendre, c’était juste pour le plaisir. »

En Angleterre, David Henty est bien connu : il avait été démasqué en 2014 par The Telegraph, pour avoir mis en vente des dizaines de faux Picasso et de L.S. Lowry sur Ebay. Après quelques passages télé, il vend désormais des copies signées de son nom, entre 5000 (5 700 €) et 10 000 livres (11 400 €).

Pour Rosie May, experte de la maison de ventes, ces déclarations n’ont aucune valeur, « Il a gagné sa vie en mentant à propos de peintures, donc je ne crois pas un mot de ce qu’il dit. » De son côté, le faussaire est formel : il a la certitude d’être l’auteur de ce tableau.

La maison de ventes a peur de voir la valeur de ce tableau dégringoler, alors qu’il sera présenté à la vente le 6 juin en tant que Picasso. Des collectionneurs italiens et australiens ont déjà fait part de leur intérêt.

Toutefois, comme le rappelle le marchand d’art Philip Mould au Telegraph, l’authentification d’un Picasso passe obligatoirement par l’aval de sa succession, « Et c’est une tâche titanesque de les satisfaire. »
 

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