Justice

Un expert impliqué dans la production de faux Modigliani

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 29 janvier 2013 - 385 mots

ROME / ITALIE

ROME (ITALIE) [29.01.13] – Mis en cause à plusieurs reprises par la justice pour ses authentifications douteuses d’œuvres attribuées à Amadeo Modigliani, le Président de l’Institut Modigliani Christian Parisot a de nouveau été interpellé.

Le phénomène ne date pas d’hier. La disparition précoce de Modigliani en 1920 fut presque immédiatement suivie par un engouement grandissant du public et parallèlement, à la fabrication de faux. Mort subitement, l’artiste avait laissé de nombreuses toiles inachevées et certains succombèrent à la tentation de les terminer. Aujourd’hui encore, l’authenticité de nombreuses œuvres de Modigliani est remise en doute. Rien d’étonnant à cela quand on sait que des doutes pèsent sur un des experts renommés de l’œuvre de l’artiste.

Au terme d’une enquête lancée en 2010, l’actuel Président de l’Institut Modigliani Christian Parisot a récemment été arrêté par la police italienne. D’après le quotidien italien Il Corriere, 13 estampes, 4 sculptures de bronze ainsi qu’une peinture d’origine suspecte - toutes accompagnées de certificats d’authenticité les présentant comme des œuvres d’Amadeo Modigliani – ont été découvertes.

Christian Parisot ainsi que son associé, le marchand d’art italien Matteo Vignapiano sont pour l’instant assignés à résidence.

Pendant longtemps, Christian Parisot a pourtant fait autorité concernant l’authentification de l’œuvre de Modigliani. Auteur de nombreux ouvrages consacré à l’artiste, cet historien de l’art était également un proche de Jeanne Modigliani, fille et héritière du sculpteur. C’est d’ailleurs elle-même qui avait proposé Parisot à la direction de l’Institut.

Mais depuis quelques années déjà, la réputation de l’expert est sujette à caution, le nom de Parisot étant revenu à plusieurs reprises dans des affaires judiciaires où il a notamment été question de « faux en matière artistique ». En avril 2008, le Tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné à 24 mois de prison et 8000 euros d’amende pour avoir introduit dans l’exposition « Modigliani : du classicisme au cubisme » au Musée archéologique national de Palestrina, 22 dessins faussement attribués – mais néanmoins authentifiés - à Jeanne Hébuterne, maîtresse de Modigliani. L’expert a fait appel de la décision.

Fin 2009, Christian Parisot était de retour dans le box des accusés, soupçonné cette fois d’avoir produit un faux dessin de Modigliani accompagné d’un faux certificat d’authenticité. Parisot aurait ensuite tenté de vendre cette contrefaçon pour près de 80 000 euros. Malgré ses dénégations, il avait été placé sous contrôle judiciaire.

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Affiche de l'exposition « Modigliani : du classicisme au cubisme » présentée au Musée archéologique national de Palestrina (Italie) du 24 juin au 10 septembre 2010.

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