Disparition

Pierre Nahon (1935-2020)

Par Alice Fiedler · lejournaldesarts.fr

Le 21 septembre 2020 - 340 mots

VENCE

Publicitaire reconverti en galeriste dans les années 1970, il formait avec sa femme un couple haut en couleur. 

Pierre et Marianne Nahon. © Sotheby's
Pierre et Marianne Nahon
© Sotheby's

Le galeriste et collectionneur Pierre Nahon s’est éteint à l’âge de 84 ans le 10 septembre 2020 à Vence (Alpes-Maritimes). Il fût un ardent promoteur des Nouveaux Réalistes, dont Yves Klein, César, Tinguely et Niki de Saint-Phalle. 

Il est né le 30 décembre 1935 à Oran, en Algérie puis s’installe à Paris avec sa famille. Le jeune Pierre Nahon s’intéresse tôt au mouvement Dada et Surréaliste. En 1960, il épouse Marianne Bayet. Le couple travaille dans la publicité, mais décide d’arrêter et de se consacrer à l’art. Ensemble, ils voyagent à travers le monde pour acheter et revendre des œuvres. 

Le réalisateur Jean-Luc Léon avait suivi le couple pendant un an. Son documentaire « Un marchand, des artistes et des collectionneurs », diffusé sur Arte en 1996 la veille de l’ouverture de la FIAC, fit scandale en dépeignant un métier dominé par l’argent. Pierre Nahon pouvait pourtant lui-même être moqueur envers le monde des marchands. Dans un entretien avec la revue La règle du jeu, il s’était comparé à un drogué étant forcé de devenir dealer : « A l’origine, nous étions, Marianne et moi, de purs collectionneurs. Cette passion était si coûteuse qu’on est devenu marchands pour pouvoir continuer. »

Le couple a ouvert la Galerie Beaubourg à Paris en 1973. Ils y ont organisé des expositions ayant contribué à faire connaître Arman, Basquiat, Combas, Dado et d’autres. La galerie est délocalisée 30 ans plus tard au château de Notre-Dame-des-Fleurs, à Vence. 

Ils ont vendu une partie de leur collection incluant des œuvres de Rauschenberg, Warhol, Duchamp et Kiefer, chez Sotheby’s en mars 2019 sous le titre « L’art c’est la vie » pour un montant de 13 millions d’euros. En 2004, la vente House Sale d'une grande partie du contenu du château de Notre-Dame-des-Fleurs, et toujours organisée par Sotheby's, avait atteint un résultat de 8,7 millions d’euro.

Pierre Nahon avait raconté tout cela dans de nombreux livres, dont L’art content pour rien en 2002.

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