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ENTRETIEN

Marion Papillon : « L’art est encore assimilé à des montants records »

Présidente du Comité professionnel des galeries d’art

Par Alexia Lanta Maestrati · Le Journal des Arts

Le 10 juin 2020 - 412 mots

FRANCE

La galeriste évoque les propositions du Comité professionnel des galeries d’art pour parer à la crise du Covid-19 qui menace l’économie de ces très petites entreprises.

Marion Papillon © Photo Olivier Marty 2019
Marion Papillon
© Photo Olivier Marty, 2019
Quel a été le rôle du Comité professionnel des galeries d’art (CPGA) pendant la crise sanitaire ?

Pendant la période de confinement, le Comité a joué un rôle important d’informateur auprès de ses membres, concernant les aides sanitaires et économiques. Nous nous sommes cependant aperçus que la question de la culture avait été abordée dans les médias, mais que la place des arts visuels y était faible. Le travail des plasticiens et des galeries, qui sont leurs partenaires, est mal compris. Il s’agit de tirer les leçons de la crise, nous devons changer la manière de parler et d’expliquer les arts visuels.

Dans une récente étude, le CPGA a publié un chiffre alarmant : un tiers des 279 galeries adhérentes pourraient « ne pas réussir à maintenir leur activité au second semestre 2020 ». Quelles sont les mesures sur lesquelles le Comité travaille pour la survie des galeries ?

Il faut distinguer les mesures d’urgence et les mesures de relance. Notre secteur a de nombreuses spécificités. Nous travaillons sur des demandes spécifiques et techniques, à l’instar du 1 % diffuseur, des déductions fiscales pour l’acquisition d’œuvres par les entreprises, ou encore du prêt à taux zéro pour l’acquisition d’œuvres d’art. Nous sommes également en discussion avec les foires. Les galeries ont besoin des foires, mais les risques financiers pris par les galeries sont plus importants que ceux pris par les foires. Il faut une meilleure répartition.

Quels sont les institutions et opérateurs publics avec lesquels vous collaborez ? Leurs soutiens sont-ils suffisants ?

Nous avons interpellé les pouvoirs publics, les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac) et les musées. En termes de budget d’acquisition, le Centre national des arts plastiques (Cnap) affecte une aide de 600 000 euros à une session exceptionnelle d’acquisitions, mais ce montant est insuffisant au vu des nombreuses demandes. Nous avons également échangé avec la direction générale de la Création artistique (DGCA) et, un peu tardivement, avec le cabinet du ministère de la Culture, et Bercy. Nos interlocuteurs ne se rendent pas compte que la plupart des galeries sont des TPE et que plus de la moitié de nos adhérents réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 500 000 euros par an. L’art est encore assimilé à des montants records, et il est important de rappeler systématiquement au ministère de la Culture qu’il ne faut pas oublier les arts visuels.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°547 du 5 juin 2020, avec le titre suivant : Marion Papillon, présidente du Comité professionnel des galeries d’art : « L’art est encore assimilé à des montants records »

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