Italie, la TVA sur les œuvres d’art bientôt plus basse qu’en France

Le marché de l’art italien exulte. L’une de ses principales revendications, défendue depuis des années, va enfin être satisfaite. Le Parlement italien va adopter d’ici la fin du mois une proposition de loi visant à réduire le taux de TVA sur la vente d’œuvres d’art. Elle a été déposée par un député de Fratelli d’Italia (le parti de Giorgia Meloni) et devrait obtenir sans difficulté le soutien de la majorité des députés. L’examen du texte débute le 19 mai prochain.

« La réduction de la TVA à 5 % est un objectif essentiel pour relancer le marché de l’art et soutenir un secteur confronté à une concurrence internationale croissante et qui opère dans un cadre législatif incertain et en constante évolution », a déclaré Alessandro Giuli. Le ministre de la Culture a ajouté discuter avec le ministère de l’Économie des détails de cette mesure, qui « attirera des artistes, des collectionneurs et des investisseurs du monde entier ». Les difficultés à compenser les 90 millions d’euros de cette baisse avaient provoqué son abandon lors de la discussion du dernier budget. Ce renoncement, malgré des promesses répétées de baisse de la TVA, avait fait crier à la trahison les acteurs italiens du marché de l’art.

La péninsule ne représente que 1 % du marché mondial de l’art, contre 7 % pour la France. Pour les galeristes et antiquaires transalpins, il ne fait aucun doute que ce déséquilibre s’explique avant tout par une « bureaucratie surannée » et une « fiscalité punitive ». Le taux de TVA sur les transactions en Italie est actuellement de 10 % pour les ventes effectuées directement par l’auteur de l’œuvre (ou ses héritiers ou légataires) et de 22 % pour les ventes réalisées par d’autres personnes, soit le niveau le plus élevé de l’Union européenne.

« La France est toujours citée en exemple pour avoir réduit le taux de TVA à 5,5 % sur toutes les transactions », explique une source proche du dossier. « En l’abaissant à 5 %, l’Italie fait mieux. C’est un résultat inespéré et inattendu de la guéguerre que se livrent Giorgia Meloni et Emmanuel Macron, la présidente du Conseil italien voulant faire mieux que le président français. »