Numérique

Arteïa crée le premier catalogue raisonné numérique ancré dans la blockchain

Par Charles Roumégou · lejournaldesarts.fr

Le 17 mars 2021 - 514 mots

Une innovation technologique inaugurée par l’artiste Hélène Delprat, en collaboration avec la galerie Christophe Gaillard. 

Catalogue raisonné numérique d'Hélène Delprat. © Arteïa
Catalogue raisonné numérique d'Hélène Delprat.
© Arteïa

Arteïa, une jeune société spécialisée dans le développement de solutions digitales à destination des professionnels du marché de l’art, s’apprête à lancer dans les jours à venir le tout premier catalogue raisonné digital enregistré dans la blockchain

Le catalogue raisonné se présente sous la forme d’un site web classique, une viewing room permet à l’utilisateur de consulter les œuvres d'Hélène Delprat, tous médiums et périodes confondus, au fur et à mesure de leur référencement. Un mode de recherche avec des filtres (titre, date de création, dimensions, matériel, technique, série, numéro d’inventaire etc.) en facilite l’exploration et la consultation.

« Aujourd’hui c’est tellement plus pratique de pouvoir consulter un site web et de pouvoir bénéficier des outils de recherche et de filtre qu’offre un tel outil que de consulter un catalogue raisonné papier, lequel est de fait obsolète dès l’instant où il est publié », confie Olivier Marian, co-fondateur d’Arteïa en charge de la stratégie de la société. 

Seul l’éditeur, c’est-à-dire l’artiste ou son mandataire désigné (ayant droit, galeriste, gestionnaire de patrimoine), peut l’alimenter et le mettre à jour (ajout d’œuvres nouvelles, actualisation des cartels ou de l’historique des œuvres en matière d’expositions et de publication etc.). Toute modification, tout ajout opéré par l’artiste, soumis au préalable à une double identification, est ainsi visible par l’utilisateur.

L’intérêt supplémentaire de ce catalogue raisonné digital réside dans son ancrage dans la blockchain. Cette technologie, qui s’est illustrée à l’occasion de la mise en vente du premier tweet du PDG de Twitter ou lors de la récente vente aux enchères en ligne chez Christie’s de la première œuvre intégralement digitale adjugée pour 69 millions de dollars, permet de stocker et de transmettre une information sécurisée, transparente, traçable et infalsifiable, sans passer par un organe central de contrôle.

Grâce à la technologie de la blockchain, « l’artiste reste maître du contenu de son catalogue raisonné, sans que personne n’ait à redire quoi que ce soit, chose qui n’a pas toujours été le cas dans le passé », affirme Olivier Marian. « Nous entendons par ce biais redonner à l’artiste le plein pouvoir sur son œuvre » ajoute-t-il.

L’artiste étant l’éditeur, « c’est lui seul qui décide du modèle économique et des conditions de consultation de son catalogue raisonné », précise Olivier Marian. Plusieurs possibilités s’offrent ainsi à lui : un accès libre - à l’instar du catalogue raisonné d’Hélène Delprat à son lancement - une inscription gratuite, un abonnement payant, une consultation unique payante.

Dans les prochains mois, l'entreprise souhaite étendre l’utilisation de cet outil digital. Des estates (successions) d’artistes ont déjà manifesté leur intérêt. La société est également en discussion avec des artistes et des associations de jeunes artistes, car « il est important de faire comprendre à la jeune génération la nécessité de commencer rapidement à prendre le contrôle de leurs œuvres et de leurs inventaires », explique le co-fondateur d’Arteïa.

A terme, la société ambitionne de dépasser les frontières de l’art pour viser, plus globalement, « le monde des “collectibles” c’est-à-dire les montres, les voitures de collection ou le vin », selon Olivier Marian.
 

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