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YourArt veut se faire une place dans le marché des ventes en ligne d’art

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 17 mai 2023 - 564 mots

Le publicitaire Maurice Levy a levé 9 millions € pour lancer une nouvelle plateforme qui se veut ouverte à tous les artistes.

Page d'accueil du site YourArt, mai 2023. Courtesy YourArt
Page d'accueil du site YourArt.art, mai 2023.

Le marché déjà très encombré des plateformes de ventes d’art contemporain compte un nouvel acteur : YourArt. Malgré son nom anglosaxon, YourArt est une plateforme bien française, portée par Maurice Lévy (81 ans). Car outre son intérêt pour les nouvelles technologies - le publicitaire est à l’origine du salon Viva Tech - c’est aussi un passionné d’art, il a d’ailleurs été le président du Palais de Tokyo de 2003 à 2007. 

L’offre de YourArt n’est fondamentalement pas différente de celle de ses concurrents : une place de marché où des artistes et/ou des galeries mettent en vente des œuvres d’art que l’on peut acheter et se faire livrer en quelques clics. La différence réside dans l’interface soignée, un contenu très vidéo, un mode possible de présentation des œuvres comme dans les viewing rooms des foires en ligne, un dérivé de ce mode de présentation intitulé « Musée imaginaire », un partenariat avec la société Arteïa pour l’utilisation de sa solution de puces NFC et une ambition : fédérer les artistes du monde entier, des artistes du dimanche aux stars reconnues. 

Ce dernier argument est-il décisif pour le haut du segment des acheteurs qui ne veulent voir que le meilleur de la création ? Pas sûr. Il l’est plus pour les nouveaux collectionneurs, mais dans ce segment d’autres acteurs comme Artfinder, Artnet, Artsy ou le Français Artsper sont déjà très implantés. Maurice Levy met aussi en avant le recours à des algorithmes d’Intelligence Artificielle (IA), qui telles les plateformes musicales qui suggèrent des musiques en fonction du goût des auditeurs, vont proposer des œuvres en rapport avec ce que regardent les visiteurs. 

Le président du conseil de surveillance de Publicis ne part pas sans munitions. Il a réuni 9 millions d’euros auprès d’investisseurs privés, dont une bonne part semblent être des amis. Il a aussi réuni une équipe expérimentée dont son fils et Laurence Bonicalzi Bridier, jusqu’à peu directrice de la régie du Monde. YourArt a fait le choix de développer en interne la plateforme soit une dizaine de développeurs, un chiffre qui doit doubler dans les prochains mois. Aujourd’hui, selon Laurence Bonicalzi Bridier, la start-up compte une vingtaine de salariés.

Autant dire qu’avec une telle masse salariale, la levée de fonds va être consommée en moins de trois ans et qu’il va falloir très vite augmenter le chiffre d’affaires pour attirer de nouveaux investisseurs. Les recettes sont constituées des abonnements des artistes qui mettent en ligne leurs œuvres (10 € par mois), des abonnements des galeries (90 € par mois) et d’une commission sur les ventes (10 % sur les ventes des artistes, 5 % sur les ventes des galeries). Compte tenu des redevances de la plateforme de paiement Stripe et des multiples contournements de la plateforme pour les achats, le modèle économique semble reposer davantage sur les abonnements. Il faudrait 50 000 artistes et 1 000 galeries pour équilibrer les coûts. Encore faut-il attirer les collectionneurs et les faire acheter.

Pour l’instant, seuls les artistes et galeries françaises peuvent s’inscrire pour mettre en vente des œuvres (les amateurs du monde entier sont eux bienvenus), mais Laurence Bonicalzi Bridier affirme que le développement international figure dans les priorités et que dès l’an prochain, plusieurs pays européens seront ouverts. A son lancement, YourArt compte une vingtaine de galeries (françaises donc) et 300 artistes.
 

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