Foire & Salon

GALERIES D’ART CONTEMPORAIN

Art Brussels, visite guidée

Par Pauline Vidal · Le Journal des Arts

Le 11 avril 2018 - 746 mots

BRUXELLES / BELGIQUE

La foire belge conforte son ancrage local et s’efforce de mettre en avant la jeune création.

Bruxelles. Si la diversité des pays représentés (32) n’a jamais été aussi grande, Art Brussels accueille cette année un nombre en nette augmentation de marchands belges. Le report à novembre de la tenue de la toute jeune pousse new-yorkaise installée à Bruxelles, Independent, précédemment organisée simultanément à Art Brussels, a certainement favorisé ce mouvement. « À l’occasion de notre 50e anniversaire, nous avons souhaité porter un regard sur nos racines, sur ce qui a permis l’émergence de la foire et le développement d’une scène artistique belge qui s’est révélée extrêmement dynamique au travers des années, annonce Anne Vierstraete, directrice générale d’Art Brussels. Pour souligner l’importance de cette scène artistique et le rôle que joue la foire dans la promotion internationale de celle-ci, nous avons voulu témoigner de notre ancrage en augmentant la proportion de galeries belges présentes ; de 18 % en 2017, nous passons à 32 % cette année, soit 46 galeries belges au total. »

Parmi les nouveaux entrants belges, certains sont des revenants comme la désormais incontournable galerie anversoise Zeno X, qui défend les grandes stars de l’art belge telles que Dirk Braeckman (représentant du pavillon belge lors de la Biennale de Venise 2017) ou Luc Tuymans. Sont également présents les bruxellois Office Baroque, Super Dakota et Levy.Delval (Ixelles), qui participaient l’an dernier à Independent. La Patinoire royale-Galerie Valérie Bach fait son come-back avec une exposition monographique consacrée à Alice Anderson, une nouvelle recrue franco-britannique. Le jeune et dynamique Felix Frachon (Ixelles) s’offre quant à lui son baptême de l’air, avec un stand très scénographié intitulé « Fauna & Flora » autour d’artistes originaires de l’Asie du Sud.

Les grandes galeries bruxelloises, fidèles au poste, mettent en avant un artiste encore peu connu sur le marché. Ainsi Albert Baronian offre-t-il une partie de son stand à la Belge Leen Voet et ses nouvelles peintures aux couleurs stridentes. Autres expositions monographiques, chez Meessen De Clercq, avec les récentes productions du Hollandais Chaim van Luit, en complément de l’exposition qui lui est consacrée à la galerie, ou chez Xavier Hufkens qui présente Nicolas Party, jeune artiste suisse récemment exposé au Hirshhorn Museum (Washington).

Chez les galeries parisiennes

Les artistes belges sont aussi à l’honneur sur les stands des marchands parisiens qui disposent d’une antenne bruxelloise, ainsi : Sophie Kuijken chez Nathalie Obadia, Sophie Whettnall chez Michel Rein – exposée en parallèle à la galerie –, ou le jeune Matthieu Ronsse, très inspiré par les peintres flamands, chez Almine Rech qui s’intéresse également à la scène américaine à travers Marcus Jahmal… Daniel Templon met quant à lui en lumière sa plus jeune artiste, Prune Nourry, une Française âgée de 32 ans qui vient de bénéficier de son premier solo showà la galerie.

Au total, le nombre de galeristes français (environ 15 %) reste stable. Les galeries VNH, Eva Meyer, Bugada & Cargnel (qui vient d’annoncer sa fermeture) et Denise René ne sont pas de l’édition 2018, mais on retrouve Xippas, la Galerie Lelong ou encore Les Filles du Calvaire avec Noémie Goudal, laquelle bénéficie d’une importante actualité en Europe du Nord. Suzanne Tarasieve revient avec des œuvres de Recycle Group, qui remporta l’an dernier un franc succès. Connu pour son goût des électrons libres, Semiose réserve un focus au Suisse Beat Zoderer. Pascal Convert, également présent dans l’exposition « Melancholia » de la Fondation Boghossian, se retrouve sur le stand d’Éric Dupont. La galerie rennaise Oniris orchestre quant à elle un show en hommage à François Morellet à travers les œuvres de Vera Molnar et de Norman Dilworth.

Moins de stands américains

Côté américain, la proportion, déjà peu importante, diminue : on passe de 12 à 7 galeries, dans l’ensemble de taille assez moyenne. « Cette diminution est probablement due à la multiplication des foires à travers le monde, au coût que représente la participation à des foires, souligne Anne Vierstraete. Ceci à mettre en regard avec un marché américain de l’art où les galeries émergentes et de taille moyenne doivent se battre pour conserver leur place et se concentrent en priorité sur des marchés de proximité (les foires ayant lieu aux États-Unis). »

Si la répartition des galeries est organisée selon les trois sections habituelles : « Prime » pour les plus établies, « Discovery » pour les jeunes pousses et « Rediscovery » pour les redécouvertes d’artistes oubliés, une petite nouveauté est présentée cette année : sur le parvis de Tour & Taxis, neuf sculptures monumentales mettent les visiteurs dans le bain dès leur arrivée.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°499 du 13 avril 2018, avec le titre suivant : Art Brussels, visite guidée

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