Orsay

Du rififi à l’Orangerie

Marie-Paule Vial devrait succéder à Emmanuel Bréon à la tête du musée

Par Maureen Marozeau · Le Journal des Arts

Le 4 novembre 2010 - 510 mots

La nomination de Marie-Paule Vial à la tête du Musée de l’Orangerie, à Paris, aurait été confirmée par le ministre de la Culture. L’actuelle directrice des Musées de la Ville de Marseille succéderait à Emmanuel Bréon, nommé à la direction du musée parisien il y a tout juste deux ans. Ce dernier défend son bilan et condamne les méthodes employées pour l’écarter.

PARIS - La directrice des Musées de Marseille, Marie-Paule Vial, devrait prendre les rênes du Musée de l’Orangerie dès le 1er janvier 2011. Elle succéderait à l’actuel directeur, Emmanuel Bréon, nommé il y a tout juste deux ans. Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, aurait confirmé cette nomination sur proposition du président du Musée d’Orsay, Guy Cogeval, qui intervient dans le sillage du rattachement de l’Orangerie à Orsay (lire le JdA no 327, 11 juin 2010, p. 3). En effet, le décret présidentiel du 27 mai 2010, officialisant ce mariage de raison, précise que « jusqu’à la nomination du directeur du Musée national de l’Orangerie des Tuileries, le chef du service à compétence nationale du Musée de l’Orangerie des Tuileries en fonction à la date de publication du présent décret exerce les attributions de celui-ci. » Pour Emmanuel Bréon, qui défend son bilan bec et ongles, cette nomination est d’autant plus cavalière qu’elle intervient sans qu’aucun appel à candidatures officiel n’ait été organisé – il lui paraissait logique qu’il se succède à lui-même. En tant que conservateur territorial, Emmanuel Bréon est actuellement en détachement, et ce jusqu’à octobre 2011. Face à cette situation, il dit refuser l’invitation que lui aurait faite Guy Cogeval de rejoindre le corps des conservateurs du musée d’Orsay et de piloter un projet d’exposition d’envergure.

Licenciement abusif pour les uns, mise au placard méritée pour les autres, le départ d’Emmanuel Bréon semble parachever le projet du nouvel « établissement public du Musée d’Orsay et du Musée de l’Orangerie ». Mais pourquoi une telle mise à l’écart ? Face aux ambitions que Pierre Georgel, ancien directeur de l’Orangerie, avait pour le musée, des expositions comme « Les enfants modèles  », qui comprenait beaucoup de toiles d’artistes de seconde zone, et celle hors sujet de l’artiste contemporain Didier Paquignon ont détoné. Depuis que des manifestations sont coproduites avec le Musée d’Orsay (« Paul Klee » au printemps et « Heinrich Kühn » actuellement), la qualité s’est toutefois élevée d’un cran. 

Complicité de longue date
La tâche pourrait se révéler ardue pour Marie-Paule Vial, car tout en assurant la direction du musée parisien, elle devra garder un œil sur l’organisation de « Marseille 2013 », dont elle est l’un des piliers. Sa complicité de longue date avec Guy Cogeval devrait lui faciliter son intégration (elle est notamment membre du Club du XIXe siècle fondé par le président d’Orsay, qui réunit les musées spécialisés dans cette période). Le duo a collaboré à de nombreuses reprises : à Marseille, outre « Sous le soleil exactement » en 2005 au centre de la Vieille Charité, le Musée Cantini a récemment accueilli l’ambitieuse exposition « De la scène au tableau ». 

Légende photo

Musée de l'Orangerie, salle des Nymphéas - Claude Monet © Photo : Sophie Boegly, Paris 2010

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°334 du 5 novembre 2010, avec le titre suivant : Du rififi à l’Orangerie

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