Photographie

PHOTOGRAPHIE / VISITE GUIDÉE

Sebastião Salgado sur un mode intime

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 9 mai 2025 - 376 mots

À Deauville, un retour sur l’œuvre favorisé par le format réduit des tirages.

Deauville (Calvados). Après l’exposition consacrée à Irving Penn en 2023, les Franciscaines poursuivent leur partenariat avec la Maison européenne de la photographie (MEP) en conviant Sebastião Salgado, autre grand nom de la photographie. Le panorama de l’œuvre s’étend sur près de quarante ans et s’appuie là encore sur la collection particulièrement riche détenue par l’établissement parisien, relatant en creux les liens construits dès le début des années 1980 entre le photographe franco-brésilien et Jean-Luc Monterosso, fondateur et directeur de la MEP jusqu’en avril 2018. « Ce soutien a permis au photographe d’entreprendre dans les années 1990 certains de ses plus grands projets, et en retour Sebastião Salgado et Lélia Wanick Salgado [son épouse] ont soutenu la MEP, à travers une importante donation en 2018, célébrant ainsi près de quarante ans de relations fortes et amicales », rappelle dans le catalogue Pascal Hoël, responsable des collections de la MEP et commissaire de cette monographie qui donne à (re)lire l’œuvre sur le mode de l’intime.

Le parcours chronologique des 167 photographies sélectionnées sur les 400 détenues dans le fonds se distingue en effet des autres expositions par le format des tirages (30 x 40 cm pour la plupart), qui tranche avec les désormais habituels grands tirages au platine-palladium exagérant le caractère grandiose des scènes ou des paysages photographiés. Cette homogénéisation du format, couplée à la qualité des tirages, participe de cette vision intime des grandes étapes du travail depuis les premiers reportages réalisés en Afrique et en France pour les agences de presse Sygma puis Gamma dans les années 1974-1978 jusqu’aux grands projets « Exodes » (1993-2000) et « Genesis » (2004-2012). Ce retour aux origines montre les sujets (migrations, nature sauvage et peuples indigènes) qui ont mobilisé le photographe économiste de formation et de métier quand il choisit à 29 ans de quitter ses fonctions à l’Organisation internationale du café, à Londres en 1973, pour se consacrer à la photographie.

Absente de cet itinéraire : la dernière série, « Amazonia » (2013-2O19) ; elle ne fait pas encore partie de la collection de la MEP, mais lors du vernissage, Sebastião Salgado et Lélia Wanick Salgado ont annoncé une donation de plusieurs photographies de cette série sur la forêt amazonienne et ses habitants.

Sebastião Salgado. Collection de la MEP,
jusqu’au 1er juin, Les Franciscaines, 145 B, avenue de la République, 14800 Deauville.

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°655 du 9 mai 2025, avec le titre suivant : Sebastião Salgado sur un mode intime

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque