Photo - Organisée dans le cadre de la Saison croisée France-Brésil, l’exposition « Sebastião Salgado.
Collection de la Maison européenne de la photographie [MEP] » au centre culturel Les Franciscaines revêt une dimension particulière dans le lot des monographies qui sont régulièrement consacrées au célèbre photographe franco-brésilien. En effet, Jean-Luc Monterosso, fondateur et directeur de la MEP jusqu’en avril 2018, a soutenu le photographe dès les années 1980, reconnaissant la valeur documentaire et esthétique de son travail : ses premiers reportages en Afrique ou en France pour les agences de presse photo Sygma, Gamma puis Magnum, ou son premier grand projet au long cours intitulé « Autres Amériques » sur les différentes communautés isolées peuplant l’Amérique latine, qui a fait l’objet de son premier livre… « Ce soutien a permis au photographe d’entreprendre dans les années 1990 certains de ses plus grands projets », rappelle Pascal Hoël, commissaire de l’exposition et responsable des collections de la MEP. En retour, Sebastião Salgado (né en 1944) a permis à l’institution parisienne de se doter d’une collection unique de 400 photographies représentatives de son travail depuis ses débuts jusqu’au projet « Genesis » (2004-2011) portant sur les parties encore intactes et préservées de la planète, de sa faune, de sa flore et des communautés qui la respectent. Le parcours chronologique construit à partir de 160 photos provoque une charge émotionnelle que l’on ressent encore en soi bien après la visite de l’exposition. Émotion que Sebastião Salgado lui-même a partagé, le jour de l’inauguration. « Ma vie est sur ces murs », confiait-il. Le regard qu’il porte depuis cinquante ans sur l’humanité dans ses différentes composantes pousse le visiteur à penser le monde à travers ses images noir et blanc conciliant information, esthétique, engagement et politique. Les tirages aux déclinaisons de gris éblouissant de justesse y participent. Le format 30 x 40 cm, identique pour toutes les photos, contribue à une lecture intime et profonde de l’œuvre que les grands tirages ou les tirages au platine-palladium, exposés d’ordinaire, ne permettent pas d’éprouver car ils soulignent trop le côté esthétique de l’image.
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Salgado en mode sensible
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°785 du 1 mai 2025, avec le titre suivant : Salgado en mode sensible