Exposition

Les expositions les plus enthousiasmantes de 2022

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 30 janvier 2022 - 5293 mots

MONDE

L’archéologie antique est très présente dans notre sélection avec le Machu Picchu, les étrusques, Clovis, Rome… Côté art contemporain, l’année sera riche avec les Biennales de Lyon et de Venise, sans oublier la Documenta à Cassel

à Paris

Gallen-Kallela embrasse l’Épique
Musée Jacquemart-André. « Gallen-Kallela, mythes et nature ». Du 11 mars au 25 juillet.
Une grande figure de l’art nordique est exposée à Paris en mars : le peintre et graveur finlandais Akseli Gallen-Kallela (1865-1931). Formé à Helsinki puis à l’Académie Julian à Paris, il consacre ses recherches à la relation entre l’homme et la nature. Ses paysages vibrants avaient été présentés en 2012 au Musée d’Orsay. Au Musée Jacquemart-André, un itinéraire de près de 70 œuvres peintes et gravées, issues notamment du Musée Gallen-Kallela d’Espoo, retrace son cheminement, depuis ses représentations ethnographiques de la nature primitive et de la paysannerie finlandaise jusqu’à ses créations symbolistes et mystiques faisant appel aux figures mythologiques du Kalevala, l’épopée nationale finlandaise. Une démarche ésotérique adoptée très tôt.

Julie Goy

L’« année Molière » inaugurée à Versailles 
Espace Richaud, Versailles. « Molière, la fabrique d’une gloire nationale ». Jusqu’au 17 avril 
(autres lieux dans le courant de l’année).

Versailles, qui organise chaque année un festival de théâtre intitulé « Le Mois Molière », ne pouvait passer à côté de la célébration du 400e anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin (1622-1673). L’Espace Richaud (en collaboration avec le Musée Lambinet) retrace à compter du 15 janvier la biographie du comédien, auteur dramatique, chef de troupe mais aussi ordonnateur des fêtes de la cour de Louis XIV. En mai, ce sera au tour du Centre national du costume de scène à Moulins (Allier) de lui rendre hommage à travers 150 costumes, maquettes et photographies illustrant plusieurs décennies de création théâtrale. À l’automne, la Bibliothèque nationale de France, en collaboration avec la Comédie-Française et la bibliothèque-musée de l’Opéra prendront le relais avec des expositions plus thématiques. Le site bien nommé « Moliere2022.org » recense l’ensemble des manifestations autour de cette célébration.

Julien Tribut

Charles Ray en miroir
Bourse de commerce-Pinault Collection, du 16 février au 6 juin ; 
Centre Pompidou, du 16 février au 20 juin.

Pour sa première grande exposition monographique, la Bourse de commerce met en avant Charles Ray (né en 1953), à travers un peu plus d’une quinzaine de ses œuvres, provenant de la collection Pinault ou prêtées par des collections publiques et privées. De l’artiste américain, on connaît surtout son Boy with Frog, placé telle une figure de proue devant la Punta della Dogana, à Venise. Les proportions parfaites, bien que surdimensionnées, de ce garçon nu tenant une grenouille, témoignent du fait que Charles Ray connaît, et cite volontiers, ses classiques. En se concentrant sur la figure humaine dans sa production, le parcours suggère que ses sculptures, entre faux-semblant et fantômes, comportent une part énigmatique. Le projet se double d’une exposition organisée en écho par le Centre Pompidou.

Anne-Céccile Sanchez

Tout sur Les samouraïs
Musée national des arts asiatiques-Guimet
« L’arc et le sabre, imaginaire guerrier du Japon ». Du 16 mars au 20 juin.

Le samouraï est une figure fascinante pour les Occidentaux, l’image même du guerrier japonais. Le Musée Guimet examine la réalité du statut de ce guerrier et en fait découvrir les différentes facettes, par le truchement d’estampes, de photographies, d’éléments d’armement et autres objets. Une série d’estampes raconte l’histoire des 47 rônins, les samouraïs les plus emblématiques. Ces éminents seigneurs guerriers durant les périodes de conflits forment le pilier d’une élite intellectuelle à l’époque d’Edo (1603-1868), lorsque paix et prospérité régnent sur le pays. Leurs valeurs – loyauté, honneur, courage et droiture –, codifiées dans le Bushido, sont diffusées dans la société japonaise. Aristocrates cultivés, ils apprécient le théâtre nô, la cérémonie du thé et la poésie.

Julie Goy

Le Paris mondain de Boldini
Petit Palais. « Giovanni Boldini, les plaisirs et les jours ». Du 29 mars au 24 juillet.
Giovanni Boldini (1842-1931) fut le portraitiste favori de la riche clientèle du Tout-Paris à la Belle Époque. En 1872, il travaille pour le célèbre marchand d’art Adolphe Goupil. Il devient alors un virtuose de la représentation de la mode et du luxe, portraiturant les grandes figures de l’aristocratie européenne. Ami d’Edgar Degas, de Marcel Proust et proche du groupe des Macchiaioli, ces peintres italiens inspirés des impressionnistes qui rejettent l’académisme, il crée une œuvre à contre-courant des avant-gardes, fruit de ses diverses influences. Sa première grande rétrospective en France, présentée au Petit Palais, relate la vie du peintre originaire de Ferrare, de sa formation en Italie à sa longue carrière parisienne.

Julie Goy

Patrimoine traditionnel et vivant Camerounais
Musée du quai Branly-Jacques Chirac. « Sur la route des chefferies du Cameroun. Du visible à l’invisible ». Du 5 avril au 17 juillet.
Comment préserver un patrimoine historique tout en le valorisant ? C’est l’interrogation portée par l’exposition du Quai Branly sur les chefferies du Cameroun. Au cœur de la culture camerounaise, ces organisations sont dirigées par des chefs traditionnels exerçant une forte influence morale et spirituelle sur leurs administrés. Pas moins de 300 œuvres (architecture, sculpture, textile, danse…), dont 260 trésors, permettent de comprendre l’art des chefferies des hauts plateaux des Grassfields, à l’ouest du Cameroun. Des créations d’artistes contemporains camerounais ponctuent le parcours. Le commissaire de l’exposition, Sylvain Djache, est le fondateur de « La route des chefferies », un programme aidant les populations à se réapproprier leur patrimoine.

Julie Goy

Gaudí, architecte du rêve
Musée d’Orsay. « Gaudí ». Du 12 avril au 17 juillet.
L’architecte Antoni Gaudí (1852-1926) est l’auteur du célèbre parc Güell, de la Casa Milá et de la Casa Battló à Barcelone, entre autres églises, hôtels urbains, parcs et palais. Représentant majeur de l’Art nouveau en Espagne, il est exposé pour la première fois depuis cinquante ans en France, entre les murs du Musée d’Orsay. Sont à découvrir des ensembles mobiliers et des projets d’architecture, notamment l’imposante Sagrada Família de Barcelone, accompagnés de dessins, films, maquettes, photographies et documents d’époque. L’occasion de saisir le modernisme catalan à travers le prisme de ces créations colorées et fantaisistes. La manifestation est organisée en collaboration avec le Musée de l’Orangerie (Paris) et le Museu nacional d’art de Catalunya (Barcelone).

Julie Goy

Les émotions par les peintres du XVe au XXe siècle
Musée Marmottan-Monet. « Le théâtre des émotions ». Du 13 avril au 21 août.
Le Musée Marmottan-Monet invite à une véritable histoire des émois en images avec l’exposition « Le théâtre des émotions », qui réunit 70 œuvres issues de collections d’Europe et des États-Unis. Les grands musées sont au rendez-vous des prêteurs, tels le Louvre, Orsay, les Offices de Florence et la National Gallery de Londres. Le parcours retrace les différentes formes de la représentation ou expression des affects dans l’art, des Temps modernes au XXe siècle. Charles Le Brun, Courbet et Dürer côtoient ainsi Picasso et Dalí. Se lit ici la construction du psychisme occidental au fil des siècles, grâce aux regards conjoints de l’historien Georges Vigarello et de l’historien de l’art Dominique Lobstein, commissaires de l’exposition.

Julie Goy

Eugène Leroy redécouvert
Musée d’art moderne de Paris. « Eugène Leroy ». Du 15 avril au 28 août.
Le Musée d’art moderne de Paris fait redécouvrir l’œuvre indéfinissable du peintre français Eugène Leroy (1910-2000). Passionné par les grands maîtres anciens tels Rembrandt et Goya, inspiré par Malevitch et Mondrian, il a peint très tôt d’après nature tout en étant fasciné par l’abstraction. Grâce à Georg Baselitz qui découvre son œuvre à la galerie Claude Bernard (Paris) au début des années 1960, il entre à la galerie Michael Werner qui l’expose en Allemagne puis à New York. Au travers d’un parcours de 150 œuvres, mêlant ses peintures en strates épaisses à ses œuvres graphiques, s’offre ici une relecture de son travail. Ses nus, autoportraits et paysages mettent en évidence le processus de recherche picturale propre à l’artiste.

Julie Goy

Le Machu Picchu en réalité virtuelle
Cité de l’architecture et du patrimoine. « Machu Picchu et les trésors du Pérou ». Du 16 avril au 4 septembre.
Comment les civilisations précolombiennes ont-elles évolué sur les hauteurs du Machu Picchu ? La Cité de l’architecture et du patrimoine y répond en immergeant le visiteur dans 3 000 ans d’histoire de ces peuples, de leurs origines jusqu’à l’apparition de la culture Inca au XIIIe siècle. Près de 200 objets divers n’ayant jamais quitté le Pérou sont présentés, à l’exemple de masques, céramiques, parures et autres pièces originales prêtées par le Musée Larco (Lima). L’exposition, immersive, offre la première expédition en réalité virtuelle sur les terres du Machu Picchu, ainsi qu’un escape game. Produite par le World Heritage Exhibitions, le Musée Larco et l’association Inkaterra, elle imagine aussi des solutions pour valoriser le patrimoine matériel et immatériel du Pérou et de ses musées.

Julie Goy

Simon Hantaï, la méga-rétrospective
Fondation Louis Vuitton. « Simon Hantaï, la rétrospective du centenaire ». Du 27 avril au 29 août.
Très connus aujourd’hui (et très appréciés des collectionneurs), les pliages de Simon Hantaï (la toile est pliée, peinte, froissée avant d’être dépliée), qu’il produit en série entre 1960 et 1980, ne résument pas toute son œuvre. C’est ce que propose de découvrir la Fondation Louis Vuitton qui ne fait jamais les choses à moitié et annonce une rétrospective du centenaire de la naissance du peintre franco-hongrois (1922-2008).

Julien Tribut

Rois de Napata et Pharaons d’Égypte 
Musée du Louvre. « Pharaons des deux terres. L’épopée africaine des rois de Napata ». Du 27 avril au 25 juillet.
Douze ans après « Méroé, un empire sur le Nil », le Musée du Louvre reprend son exploration des marges de l’Égypte antique. Cette fois il remonte dans le temps, au VIIIe siècle, en Nubie (l’actuel Soudan) où un royaume s’étend autour de sa capitale, Napata. Vers 730, ses souverains se lancent à la conquête de l’Égypte au nord où ils régneront durant une cinquantaine d’années. L’exposition, dont Vincent Rondot est le commissaire, raconte les origines de ce royaume, son développement et son épopée en Égypte qui prend fin avec la défaite face aux Assyriens. L’occasion pour le Louvre de mieux faire les connaître les fouilles que le musée réalise dans la région et de commémorer à sa façon le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion.

Julien Tribut

La Nouvelle objectivité dans tous ses prolongements 
Centre Pompidou. « Allemagne/Années 20/La Nouvelle Objectivité/August Sander ». Du 11 mai au 5 septembre.
La Nouvelle Objectivité (« Neue Sachlichkeit » en allemand) est un courant artistique qui s’est développé dans le sillage de l’expressionnisme, entre 1918 et 1933. L’exposition que lui consacre le Centre Pompidou porte pour la première fois en France sur l’ensemble de ce courant, embrassant tous les champs de la création : peinture, photographie, architecture, théâtre, littérature, musique, design, cinéma. À travers huit sections thématiques, le visiteur est plongé dans l’histoire d’une Allemagne d’entre-deux-guerres, avec ses nombreuses avant-gardes artistiques, critiques de la société d’alors.

Julie Goy

La saison France-Portugal
Hôtel de la marine. « Gulbenkian par lui-même », de mai à septembre. Musée du Louvre, « L’âge d’or de la Renaissance portugaise », du 10 juin au 10 septembre.
Les expositions à l’Hôtel de la marine et au Louvre sont l’une et l’autre des temps forts de la Saison franco-portugaise dont le volet en France ouvre officiellement le 12 février avec un concert de la pianiste portugaise Maria João Pires et l’Orchestre de la Fondation Gulbenkian à la Philharmonie de Paris. « L’âge d’or de la Renaissance portugaise », au Louvre, comporte en particulier une quinzaine de tableaux prêtés par le Musée national d’art ancien à Lisbonne, peints par Nuno Gonçalves ou Jorge Afonso. Une période peu documentée dans les collections publiques en France. Plus connus sont les artistes, telles Joana Vasconcelos qui bénéficiera d’une monographie au château de Vincennes (10 mai-6 novembre) ou Maria Helena Vieira da Silva dont on pourra voir (du 10 juin au 6 novembre) une rétrospective au Musée Cantini à Marseille.

Julien Tribut

Le cri d’amour d’Edvard Munch
Musée d’Orsay. « Munch, un poème d’amour, de vie et de mort ». Du 20 septembre 2022 au 22 janvier 2023.
Le peintre norvégien Edvard Munch (1863-1944) est souvent réduit à son œuvre la plus connue : Le Cri (1893). Le Musée d’Orsay à Paris avait déjà mis à l’honneur le rapport de l’artiste à la France en 1991. La rétrospective de l’automne rend compte de son symbolisme à travers plus de 150 de ses œuvres méconnues. Considéré comme un pionnier de l’expressionnisme, Munch offre une œuvre à la fois obsessionnelle et se renouvelant constamment, témoin de ses troubles psychologiques comme de sa passion pour les paysages du fjord d’Oslo. Une soixantaine de peintures accompagnent un ensemble foisonnant de dessins, retraçant ainsi la longue carrière du peintre.

Julie Goy

Louis XV en ses murs
Château de Versailles. « Louis XV ». Du 18 octobre 2022 au 19 février 2023.
Qui était vraiment Louis XV le Bien-Aimé (qui ne le resta pas longtemps) ? Le château de Versailles célèbre tout au long de l’année 2022 le tricentenaire du couronnement de Louis XV et le retour de la Cour à Versailles. L’intimité du roi est révélée, l’occasion de découvrir un aspect moins connu du Roi-Soleil, son arrière-grand- père. Ses goûts et ses passions pour la chasse, les livres, la science et l’architecture sont également mis à l’honneur. Des œuvres dites « de style Louis XV » témoignent du décor dans lequel le roi évoluait quotidiennement. La pendule astronomique de Passement, emblème des collections de Versailles, a été restaurée pour l’exposition. Deux appartements privés d’exception seront à nouveau accessibles en 2022 : l’appartement du Dauphin et l’appartement de Madame du Barry.

Julie Goy

Pas si fainéants les mérovingiens
Musée d’archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye. « Le monde de Clovis, itinéraires mérovingiens ». Du 22 octobre 2022 au 22 mai 2023.
La propagande de Charlemagne a légué une image bien sinistre de ses prédécesseurs . Le cliché a la peau dure : la période de transition entre l’Empire romain et les Carolingiens serait encore aujourd’hui une ère sombre, dirigée par des « rois fainéants ». L’exposition « Le monde de Clovis », qui a fait étape au Musée royal de Mariemont (Belgique) avant de rejoindre le Musée d’archéologie nationale en octobre, révise en profondeur l’histoire de la période mérovingienne. Plutôt que l’histoire dynastique, c’est la vie quotidienne, l’apparition d’industries, l’exploitation des ressources, les migrations ainsi que la confrontation à une grande instabilité climatique qui sont évoquées pour présenter cette période mal comprise. Un monde en mouvement dans lequel le visiteur de 2022 devrait trouver un certain écho avec ses propres préoccupations.

Sindbad Hammache

Un nouveau regard sur la nature morte
Musée du Louvre. « Les Choses, une histoire de la nature morte depuis la préhistoire ». Du 12 octobre 2022 au 23 janvier 2023.
Cinquante ans après l’exposition de l’historien de l’art Charles Sterling dans ces mêmes murs, le Louvre entreprend de réactualiser l’histoire de la nature morte en élargissant ses limites chronologiques (celles-ci remontent jusqu’à la préhistoire et s’étendent jusqu’à l’art contemporain) et géographiques. Le commissariat en est assuré par l’historienne de l’art Laurence Bertrand Dorléac qui a justement publié en 2020 un ouvrage fort savant au titre explicite : Pour en finir avec la nature morte (éd. Gallimard). Classée par l’Académie tout en bas de la hiérarchie des genres, la nature morte a progressivement acquis ses lettres de noblesse à mesure que la peinture d’Histoire et les scènes de genre ont perdu de l’aura.

Julien Tribut

En régions

Rome de A à Z
Louvre-Lens, Lens (Pas-de-Calais). « Rome, la cité et l’Empire ». Du 6 avril au 25 juillet.
Le grand « redéploiement » des salles romaines du Louvre ne privera personne des trésors qu’elles recèlent : situé à une heure de train de Paris, le Louvre-Lens les accueille au printemps, sous la forme d’une exposition thématique au vaste programme. « Rome, la cité et l’Empire » résume l’histoire monarchique, républicaine et impériale de Rome, soit treize siècles d’histoire de l’Europe de l’Ouest aux confins du Proche-Orient. Un programme dont l’exhaustivité est attendue dans les salles antiques du plus grand musée du monde : mais le sujet peut-il faire l’objet d’une exposition temporaire, dont le visiteur attend une histoire ? Cécile Giroire, fraîchement nommée à la tête du département des Antiquités du Louvre, a conçu le parcours qui doit répondre à ce défi.

Sindbad Hammache

Étranges Étrusques
Musée de la romanité, Nîmes. « Les Étrusques, une civilisation méditerranéenne ». Du 15 avril au 23 octobre.
Depuis 2013 et les expositions du Musée Maillol et du Louvre-Lens, aucune manifestation d’envergure n’avait été consacrée aux Étrusques en France. Neuf ans plus tard, c’est le Musée de la romanité à Nîmes qui revient sur cette civilisation encore largement méconnue du grand public. Grâce à des prêts venus du Musée archéologique national de Florence et du Musée Guarnacci de Volterra (Italie), deux références en la matière, le mode de vie raffiné, le système politique original et les pratiques rituelles mystérieuses des Étrusques reprennent vie à Nîmes. Des objets provenant de fouilles françaises, en Gaule méridionale, témoignent également des échanges commerciaux ténus qu’entretenaient les Étrusques avec les peuples méditerranéens. En 140 objets, le parcours brosse les grandes lignes de l’histoire de cette civilisation majeure de la Péninsule à l’Antiquité.

Sindbad Hammache

Lee Ufan s’ancre à Arles
Fondation Lee-Ufan, Arles. Ouverture prévue en mai.
Lee Ufan a découvert Arles à l’occasion de la publication par Actes Sud de sa monographie, en 2013. Depuis, le cofondateur du mouvement Mono-ha cherchait un lieu où établir sa fondation, créée à New York. Alors que son centre d’activité se déplaçait vers la France – en 2002, il a fait une donation d’art coréen au Musée Guimet à Paris et a été invité à Versailles en 2014 –, la cité arlésienne et son passé romain antique s’est imposée à lui. Il y a acquis le bâtiment Renaissance de l’hôtel Vernon, réaménagé pour accueillir sur 1 400 mètres carrés ses œuvres ainsi que des expositions dès le printemps, tandis que son exposition « Requiem » se poursuit jusqu’en septembre  sur le site des Alyscamps.

Anne-Céccile Sanchez

Annette Messager fait « Comme si »
LaM, Villeneuve-d’Ascq (Nord). « Annette Messager, comme si ». Du 11 mai au 21 août.
Depuis 2007 et sa rétrospective au Musée national d’art moderne, on n’avait pas vu en France d’exposition importante consacrée à cette pionnière de l’art contemporain (née en 1943), dont l’œuvre est souvent assimilée à ses grandes installations d’objets, de photos, peluches et autres effigies du quotidien… « Comme si », au LaM, offre ici un focus sur sa pratique du dessin. Un ensemble récent et inédit de 76 œuvres sur papier, série de Vanités intitulée « Tête-à-tête », est ainsi présenté en regard de l’installation Faire des cartes de France, entrée en 2006 dans la collection du musée. Dans un registre plus théâtral, le parcours revisite sa spectaculaire installation Dessus-Dessous, rivières de voiles rougeoyants qui lui valurent en 2005 le Lion d’or à la 51e Biennale de Venise.

Anne-Céccile Sanchez

Rosa Bonheur retrouve la célébrité
Musée des beaux-arts de Bordeaux. « Rosa Bonheur à Bordeaux ». Du 18 mai au 18 septembre.
Née en 1822 à Bordeaux, morte en 1899 au château de By (Seine-et-Marne) où son atelier, conservé en l’état, se visite, la peintre animalière Marie Rosalie (dite « Rosa ») Bonheur a connu en France la gloire puis l’oubli. Elle est au contraire très célèbre au Royaume-Uni et aux États-Unis où elle a voyagé et vendait beaucoup de son vivant. Outre-Atlantique, elle est une icône lesbienne, mais pas seulement : ses œuvres de facture réaliste n’y ont pas subi l’ostracisme qu’elles ont connu en France à un moment où il n’était d’art que d’avant-garde. L’artiste est aujourd’hui réhabilitée et le musée de sa ville natale lui rend hommage pour son bicentenaire, en collaboration avec le Musée d’Orsay qui recevra l’exposition en fin d’année. Grâce à cette rétrospective, le public français va redécouvrir cette femme forte et son regard empathique sur le monde animal.

Élisabeth Santacreu

À la découverte des « Romains allemands »
Musée Granet, Aix-en-Provence. « Via Roma, peintres et photographes de la Neue Pinakothek de Munich ». Du 11 juin au 2 octobre.
La Neue Pinakothek de Munich vient de fermer ses portes pour cinq années de travaux. L’une de ses icônes est la toile Italia und Germania (1828) de Johann Overbeck témoignant de l’attirance éprouvée par les artistes allemands pour l’Italie au XIXe siècle. Dans les années 1820-1830, Rome a été marquée par les Nazaréens, ces peintres convertis au catholicisme dont faisait partie Overbeck. Hans von Marées, autre star du musée, était, lui, un « Romain allemand » typique des années 1860. Profitant de la disponibilité des œuvres de la Neue Pinakothek, le Musée Granet présente une sélection d’œuvres allemandes témoignant de cet attachement à Rome. Une large part est faite aux photographies de la collection Dietmar Siegert, prises dans la Ville éternelle entre 1850 et 1870.

Élisabeth Santacreu

Utopia | Lille3000 
Lille Métropole. « Lille 3000. Utopia ». Du 14 mai au 2 octobre.
Expositions, spectacles, événements, conférences… : après « Bombaysers de Lille » (2006), « Fantastic » (2012) ou « Eldorado » (2019), « Utopia » est la 6e édition thématique de Lille3000. Son titre l’inscrit dans une remise en question de l’Anthropocène qui se traduit par des invitations passées à des artistes, inventeurs et scientifiques censés proposer une nouvelle vision du vivant. Parmi les temps forts de la programmation, la grande fête d’ouverture et sa Parade, mais aussi une exposition des « Nanitos », les sculptures à tête de légume de Jean-François Fourtou ; l’atelier animé par Joana Vasconcelos pour concevoir une Valkyrie, ou encore « Les Vivants », une sélection de 250 œuvres de la collection de la Fondation Cartier pour l’art contemporain présentées au Tripostal…

Anne-Céccile Sanchez

La modernité joyeuse de Léger
Musée Soulages, Rodez (Aveyron). « Fernand Léger, la vie à bras-le-corps ». Du 11 juin au 6 novembre.
Une grande exposition consacrée à Fernand Léger (1881-1955), repoussée à deux reprises, est enfin visible cet été au Musée Soulages à Rodez. Sont à l’honneur, grâce aux nombreux prêts du Musée national d’art moderne-Centre Pompidou et du Musée Fernand-Léger de Biot, les thèmes chers au peintre : la ville, le monde du travail et les loisirs. Léger s’est beaucoup intéressé aux environnements urbains, dans le contexte d’une époque favorable au progrès technique. Machines, immeubles et poutres métalliques habitent son œuvre. Ami de Pierre Soulages, il collabora avec ce dernier en 1952 pour la réalisation du décor des « Quatre gestes pour un génie », un spectacle mis en scène par Maurice Cazeneuve au château d’Amboise.

Julie Goy

Les habits neufs de Mathurin-Méheut
Musée Mathurin-Méheut, Lamballe (Côtes-d’Armor). Réouverture le 18 juin avec une exposition intitulée « L’été Mathurin Méheut en Bretagne ».
Le Musée Mathurin-Méheut à Lamballe emménage dans les anciennes écuries, réhabilitées, du haras national. Il ouvre le 18 juin avec une exposition florilège de l’artiste du pays. Peintre, céramiste, décorateur, Mathurin Méheut (1882-1958) est le peintre de la Bretagne par excellence. Il a aussi collaboré avec une faïencerie de Quimper et exécuté des décors pour les paquebots d’entre-deux-guerres. Le musée abrite un ensemble de 10 000 œuvres de l’artiste, données par sa fille en 1972.

Julien Tribut

Berlinde De Bruyckere sans fard
Mo.Co, Hôtel des collections, Montpellier. « Berlinde de Bruyckere ». 
Du 18 juin au 2 octobre.

Berlinde De Bruyckere (1964) a été peu vue en France. En 2003, l’artiste belge expose à la Biennale de Venise The Black Horse, sculpture d’un corps de cheval déformé et sans yeux. Formée à l’école Saint-Luc de Gand, elle réalise des figures mutilées en cire dont l’aspect de la chair, parfois dérangeant, s’inspire de l’iconographie antique et chrétienne. Intéressée par la vulnérabilité et la souffrance, elle perturbe les frontières entre l’homme et l’animal. Le Mo.Co offre l’occasion de découvrir ses dessins, sculptures et installations.

Julie Goy

La Biennale de Lyon prône la Fragilité
16e Biennale d’art contemporain de Lyon, « Le Manifeste de la fragilité », divers lieux. Du 14 septembre au 31 décembre.
Fondateurs en 2009 d’une plateforme curatoriale multidisciplinaire (Art Reoriented), les commissaires Sam Bardaouil et Till Fellrath assurent la direction artistique de la 16e Biennale de Lyon, laquelle mobilisera toutes les formes d’expression artistique. Sous le titre « Le Manifeste de la fragilité », cette édition entend s’appuyer sur l’histoire de la ville et ses institutions, en puisant dans leurs collections. Tout en affichant son souhait de travailler « au plus près du territoire », le duo a fait appel à des prêts en provenance du Met de New York, du Louvre-Abu Dhabi, des Staatliche Kunstsammlungen de Dresde… et peut-être également du musée d’art contemporain Hamburger Bahnhof à Berlin, à la direction duquel ils ont été nommés en septembre dernier.

Anne-Céccile Sanchez

Les portes du possible s’ouvriront à Metz
Centre Pompidou-Metz. « Les portes du possible. Art & science-fiction ». Du 5 novembre 2022 au 17 avril 2023.
Depuis la série d’expositions « Science-fiction » que le commissaire Harald Szeemann organisa en 1967-1968 (à la Kunsthalle de Berne, au Musée des arts décoratifs de Paris et à la Kunsthalle de Düsseldorf), qu’en est-il des relations de la SF avec les arts visuels ? Déployées sur 2 300 mètres carrés au Centre Pompidou-Metz, et réunissant environ 180 œuvres de la fin des années 1960 à nos jours, « Les portes du possible » tentent de répondre à cette question à travers les créations d’artistes plasticiens, en convoquant également le regard d’écrivains, d’architectes et de cinéastes. Les visions dystopiques étant ces temps-ci quelque peu dépassées par l’actualité, ce sont davantage les passerelles entre l’imaginaire et la réalité que promet d’explorer cette exposition tournée vers un futur restant à inventer.

Anne-Céccile Sanchez

À Lyon, l’autre Poussin
Musée des beaux-arts de Lyon. « Poussin et l’Amour ». De novembre 2022 à mars 2023.
C’est le peintre des gens d’esprit, l’artiste favori des tenants de l’iconologie qui tiennent à décoder le rébus de ses références antiques, comme des aventuriers de la sémiologie de l’image, fascinés par son art de la composition. À Lyon, c’est un tout autre Poussin qui se dévoile dans l’exposition « Poussin et l’Amour ». Nul doute qu’au centre de ce parcours se trouvera la spectaculaire acquisition de 2016, La Mort de Chioné, entrée dans les collections de la Ville pour 3,7 millions d’euros. Cette rare toile que l’on peut rattacher au court séjour de Poussin dans la capitale des Gaules est aussi significative d’une sensualité souvent occultée dans l’œuvre du peintre. En partant du constat de l’omniprésence du thème de l’Amour dans le travail de Poussin, le Musée de Lyon assimile ici le peintre des Andelys à la sensualité, l’hédonisme voire à l’érotisme. Bien loin du « peintre philosophe ».

Sindbad Hammache

William Morris, artiste complet
La Piscine, Roubaix. « William Morris, l’art dans tout ». Du 8 octobre 2022 au 8 janvier 2023.
Pour la première fois, une exposition est consacrée en France à William Morris (1834-1896), personnage majeur de la vie culturelle britannique. Influencé par John Ruskin et proche des préraphaélites, Morris s’est attaché aux arts décoratifs, convaincu qu’il fallait rendre la beauté financièrement accessible à chacun. Il est ainsi à l’origine du mouvement Arts and Crafts et de l’Art nouveau. Dans la lignée de Ruskin, il a fondé une entreprise produisant des papiers peints, textiles et vitraux ; il  était également éditeur et imprimeur. Il fut aussi l’auteur de nombreuses publications – littérature et écrits théoriques. Une centaine d’œuvres (peintures, dessins, meubles et textiles) prêtées par la Tate Gallery, le Victoria and Albert Museum et le Musée d’Orsay éclairent à La Piscine, à Roubaix, les multiples facettes de ce socialiste militant et entrepreneur, poète et designer qui n’a cessé d’inspirer les créateurs du XXe siècle.

Élisabeth Santacreu

dans le monde

Stonehenge et ses secrets
British Museum, Londres. « The World of Stonehenge ». Du 17 février au 17 juillet.
Pour le plus connu des monuments mégalithiques, l’année 2021 aura été marquée par un avertissement du Comité du patrimoine mondial, inquiet des conséquences d’un projet autoroutier sur le site quatre fois millénaire, mais aussi par des découvertes archéologiques. En 2022, l’exposition du British Museum à Londres offre une plongée dans l’ère des bâtisseurs de mégalithes, une période de transformation à cheval sur l’âge de pierre et l’âge du bronze. Le monument britannique est replacé dans un contexte européen, avec des objets venus du nord de l’Italie, d’Allemagne ou d’Irlande. On y découvre aussi le Seahenge, un exceptionnel « Stonehenge » de bois découvert sur les côtes du Norfolk (Grande-Bretagne) en 1998, prêté à un musée pour la première fois.

Sindbad Hammache

Collections parallèles
Musée Folkwang, Essen (Allemagne). « Renoir, Monet, Gauguin. Images du monde flottant ». Du 6 février au 15 mai.
Fondé en 1922 à partir du musée privé impressionniste d’Ernst Osthaus, le Musée Folkwang à Essen lance les festivités de son centenaire en mettant en parallèle la collection d’Osthaus avec celle de Kojiro Matsukata, conservée par le Musée national d’art occidental de Tokyo. Au travers d’une centaine d’œuvres, l’exposition permet des comparaisons entre les marines de Manet et celles de Frank Brangwyn, entre les paysages de Henry Van de Velde et ceux de Christian Rohlfs. Une Vague (vers 1870) de Courbet provient de chacun des deux musées. De beaux ensembles de Monet, Rodin, Van Gogh, Gauguin, Denis et Signac ; Parisiennes habillées en Algériennes (1872) de Renoir, conservé à Tokyo ; ou Portrait de Faure dans le rôle d’Hamlet (1877), de Manet, une acquisition du Folkwang en 1927, mettent en lumière le goût de l’époque pour l’art français.

Élisabeth Santacreu

Biennale de Venise | The milk of dreams
Biennale d’art de Venise, Arsenale, Giardini et divers lieux. Du 23 avril au 27 novembre.
Cette 59e édition a pour directrice artistique Cecilia Alemani, chargée du programme artistique de la High Line, à New York (et commissaire du pavillon transalpin de la 57e Biennale). Première Italienne à occuper cette fonction, Cecilia Alemani entend mettre l’accent sur les métamorphoses du corps et ce qui définit l’humanité dans une période de doutes et de changements technologiques accélérés. Intitulée « The Milk of Dreams », cette Biennale se réfère à un ouvrage de l’artiste surréaliste Leonora Carrington (1917-2011), dont le monde onirique est peuplé de créatures mutantes. Malgré le contexte de crise mondiale, Cecilia Alemani a promis que le ton de l’exposition internationale serait « optimiste ».

Anne-Céccile Sanchez

Face-à-face de maîtres
Kunstmuseum de Bâle (Suisse). « Picasso-El Greco ». Du 11 juin au 25 septembre.
Picasso n’a cessé de regarder les maîtres anciens, puisant son inspiration en particulier chez les Espagnols Vélasquez, Goya, Zurbarán, Ribera, Meléndez ou encore chez Poussin pour nourrir sa propre pratique artistique. Le Crétois Doménikos Theotokópoulos dit Le Greco (1541-1614) est l’un des artistes qui semble avoir particulièrement suscité l’intérêt du peintre cubiste. Créateur d’une œuvre à l’esthétique inclassable (peintures religieuses et de portraits aux figures allongées et aux coloris acidulés), adulé de son temps puis tombé dans l’oubli, ce n’est qu’au tournant du XXe siècle que Le Greco est redécouvert – une renaissance que Picasso vécut en première ligne. Les commissaires ont imaginé un dialogue entre ces deux géants de la peinture par le biais d’une série de 40 confrontations d’œuvres.

Ingrid Dubach-Lemainque

Intense Marlene Dumas
Palazzo Grassi, Venise. « Open-end, Marlene Dumas ». Du 27 mars 2022 au 8 janvier 2023.
Cette exposition de Marlene Dumas (née en 1953) à Venise embrasse l’ensemble de sa production, soit plus d’une centaine de tableaux et dessins datant de 1984 à aujourd’hui. Ayant fait le choix de la figuration, la peintre originaire d’Afrique du Sud, souvent exposée par la Pinault Collection, travaille à partir d’images trouvées dans la presse, la publicité ou dans l’iconographie classique, ou à partir de ses propres Polaroid. Ses visages, qui occupent parfois toute la toile, incarnent des émotions, douloureuses ou béates, en lien avec les expériences fondamentales de l’existence. En dehors du cadre, l’arrière-plan de ses sujets renvoie quant à lui à des enjeux tant politiques qu’esthétiques.

Anne-Céccile Sanchez

Une Documenta collective 
Cassel, Allemagne. « Documenta Fifteen ». Du 18 juin au 25 septembre.
En confiant à Ruangrupa, un collectif indonésien d’artistes basé à Jakarta, la direction artistique de cette 15e édition, le comité de sélection de la Documenta renonce pour la première fois à une incarnation individuelle et déplace son curseur vers l’Asie. « Nous voulons créer une plateforme mondiale de l’art et de la culture, qui rayonnera au-delà des 100 jours de la Documenta 15. » Cette déclaration se double de la volonté de placer cette manifestation très regardée par le monde de l’art contemporain sous le signe du lumbung (une forme de coopérative permettant de gérer les ressources de riz à l’échelle d’une communauté). Leur approche, participative, repose sur un réseau international d’organisations artistiques locales dont beaucoup sont à l’affiche.

Anne-Céccile Sanchez

Niki de Saint Phalle, de la fleur au fusil
Kunsthaus Zürich. « Niki de Saint Phalle, la rétrospective ». Du 2 septembre 2022 au 8 janvier 2023.
Une de ses Nanas ailées flotte déjà au plafond du hall de la gare de Zürich. À l’automne, ce sont les salles de l’extension du Kunsthaus que l’œuvre de Niki de Saint Phalle (1930-2002) investit avec près de 150 pièces. De ses imposantes sculptures à ses collages et assemblages en passant par les projections de ses performances, toutes les facettes de cette œuvre excentrique, parfois brutale et dérangeante mais toujours dominée par la couleur et une certaine gaieté, sont données à voir. L’artiste franco-américaine a donné naissance à un langage visuel  très fort marqué tant par l’introspection de son histoire personnelle douloureuse – sans cesse retravaillée à travers la figure féminine – que par un engagement dans les questions politiques et sociétales de son époque.

Ingrid Dubach-Lemainque

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°581 du 21 janvier 2022, avec le titre suivant : Les expositions les plus enthousiasmantes de 2022

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