Jonathas de Andrade, de chair et de sang

Il a bénéficié d’une exposition au Centre d’art de Noisy-le-Sec en 2024 et deux ans auparavant il avait été présenté au Crac Alsace à Altkirch, ainsi qu’à la Galleria Continua à Boissy-le-Châtel (77) et à Paris. C’est d’ailleurs cette galerie, partenaire régulière, depuis cinq ans, du domaine viticole de Peyrassol et de son propriétaire Philippe Austruy, qui est à l’origine de cette nouvelle exposition. Elle s’inscrit dans la saison croisée Brésil-France 2025 et voit l’artiste (né en 1982) inaugurer le nouvel espace de 316 m² consacré aux expositions temporaires. Avec 8 grandes œuvres de différentes disciplines (films, installations, photos), l’exposition pourrait à première vue paraître hétéroclite. Elle est au contraire d’une belle cohérence. En effet qu’il s’agisse d’un corps à corps chorégraphique entre des hommes et des serpents dans un zoo avec la vidéo Nó na garganta (Un nœud dans la gorge) ou d’une grande langue en papier mâché, résine et pigment rouge, Morder a lingua (Se mordre la langue), coupée et posée au sol dans une mare de sang, les thèmes récurrents de l’artiste s’illustrent parfaitement, notamment les enjeux de société et d’environnement, l’écologie, le rapport au vivant, au corps, la prédation… « L’art de ne pas être vorace » vient d’un titre de l’auteure brésilienne Clarice Lispector que Jonathas de Andrade a repris pour cette exposition. Un vrai manifeste en somme.