Art Contemporain - Dans le cadre de la Saison France-Brésil, le Carré d’Art de Nîmes présente, sous le commissariat de Jean-Marc Prévost, la première exposition monographique en France de l’artiste brésilien Lucas Arruda (né en 1983).
Les premières salles sont consacrées au paysage : horizons marins et/ou jungles, forêts. Le commissaire et l’artiste ont souhaité confronter les périodes de 2015 à 2025, démontrant ainsi la persévérance, l’application d’un artiste et dans le même temps d’un renouvellement permanent face à un « motif » récurrent. Giorgio Morandi (1890-1964) n’est pas très loin… à une différence près, les œuvres de Lucas Arruda sont bien plus vivantes et vibrantes que son aîné italien. Là où Morandi ajoute de la matière, Arruda, lui, procède par évidemment de la surface picturale, tel un sculpteur face à son morceau de marbre, de glaise ou de bois. L’art d’Arruda est un art du grattage. À l’aide de pinceaux secs, il effleure la surface du tableau pour retirer les premières couches de l’épiderme pictural. Ainsi, les zones blanches de ses peintures ne sont pas un ajout de matière pour singer la lumière, mais bien au contraire la peau de la toile tendue sur châssis. La méthode Arruda est remarquablement illustrée par une installation lumineuse. Un ensemble de diapositives peintes par grattage plonge le visiteur aussi bien dans une nuit étoilée évoquant Vincent Van Gogh, qu’un horizon sombre et inquiétant à la William Turner. D’où vient cette lumière qui irradie les peintures ? De la réserve : là où Arruda a supprimé toute la matière, la lumière du projecteur peut percer. In fine, une œuvre vidéo, Untitled (Neutral Corner) présentée pour la première fois en France, met en scène un combat de boxe d’une violence inouïe créant, à l’aide d’un montage remarquable, un récit qui laisse sans voix.
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Lucas Arruda, l’art du grattage
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°787 du 1 juillet 2025, avec le titre suivant : Lucas Arruda, l’art du grattage





