Prix

Les premiers lauréats du Prix de la Monnaie de Paris

Par Lorraine Lebrun · lejournaldesarts.fr

Le 22 novembre 2021 - 350 mots

PARIS

Les deux lauréats ont travaillé avec les ateliers de la Monnaie afin de concevoir des médailles entre poésie et prouesse technique.

Médaille réalisée par Joris Van de Moortel. © Monnaie de Paris / Stilling Photography
Médaille réalisée par Joris Van de Moortel.
© Monnaie de Paris / Stilling Photography

« Jusqu'au dernier moment, nous ne savions pas si on obtiendrait ce résultat » relate Marc Schwartz, Président-Directeur général de La Monnaie de Paris. La médaille du designer Laurent Massaloux, l’un des lauréats de la 1ère édition du Prix de la Monnaie de Paris, semble avoir donné du fil à retordre aux artisans de la Monnaie. 

Parti d’un oxymore d’Edgar Morin, Attends-toi à l’inattendu, la moitié inférieure de sa médaille se compose d’une multitude de micro-pièces orientées différemment afin de former la fin de la maxime par la réflexion de la lumière. Joaquim Jimenez, graveur général des monnaies, se souvient d’un « projet pas facile, qui nous a poussé dans nos retranchements alors qu’on arrivait à des points d’achoppement. »

C’est la confrontation entre l’idée de l’artiste et l’intelligence de la main de l’artisan qui a permis de relever ce véritable défi technique. « Tout cela n'a pu être réalisé que grâce aux compétences multiples que j'ai pu croiser dans cette maison – la gravure, la frappe, le traitement de surface, le modelage, le fraisage... a salué Laurent Massaloux. Trouver cela au cœur de Paris, c'est proprement étourdissant. »

La seconde médaille du plasticien flamand Joris Van de Moortel, constituée quant à elle d’une « clé » centrale s’insérant dans une médaille principale, s’approprie l’iconographie de la Danse macabre et de La Nef des fous – un univers « poétiquement assez dense », selon les mots de Joaquim Jimenez.

Mais si le Prix de la Monnaie clôture ainsi sa première édition, dans cette maison pluriséculaire, l’accueil des artistes contemporain ne date pas d’hier, comme le rappelle Marc Schwartz : « depuis 12 siècles, la Monnaie a toujours fait appel aux artistes de son temps pour créer des monnaies et des médailles. C'est ce que nous faisons perdurer aujourd'hui. » Un soutien à la création qui prend une résonnance particulière en ces temps de pandémie.

Les deux médailles sont désormais visibles dans les salles du Quai Conti. Les candidatures sont désormais ouvertes pour la 2e édition du prix. Le lauréat sera désigné fin mars 2022.

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