Pierre Charrié, lauréat du Prix de la Monnaie de Paris 

Créé en 2020 avec une première édition en 2021, le Prix de la Monnaie de Paris permet à un artiste de fabriquer une médaille. Cette année, le lauréat est le designer Pierre Charrié.

Diplômé de l’École nationale supérieure de création industrielle – Les Ateliers et de l’École supérieure des beaux-arts de Nîmes, Pierre Charrié mène un « travail de recherche sur la dimension sensorielle des objets du quotidien ». Il les dote de qualités inattendues : une chaise longue peut émettre un son et une lampe peut mesurer la qualité de l’air.

Le projet avec lequel il a remporté le Prix de la Monnaie de Paris, intitulé « Le Monde Renversé », est dans le sillage de ses recherches. Il s’inspire de médailles satiriques et de gravures du XVIe siècle, dans lesquelles les rôles sont inversés, les sages devenant les sots. Le projet consiste en un miroir de table mobile qui, renversant son reflet, trouble notre perception du réel. 

Présidé par Joaquin Jimenez, directeur de la création artistique de la Monnaie de Paris, le jury était composé de la directrice générale de l’Institut National des Métiers d’Art Anne-Sophie Duroyon-Chavanne, de l’historien de l’art et académicien Adrien Goetz, de la directrice générale de la Cité de la céramique – Sèvres & Limoges Romane Sarfati, du chef étoilé Guy Savoy, du designer Inga Sempé et de l’artiste Olivier Sévère. 

Pierre Charrié va recevoir 6 000 euros et, accompagné par les artisans de la Monnaie de Paris, il y réalisera une médaille en série limitée. 

« Cette 2e édition du Prix de la Monnaie de Paris révèle cette année encore des projets surprenants et captivants », a déclaré Joaquin Jimenez. « La diversité des propositions que nous avons reçues nous conforte dans l’idée que la médaille demeure un territoire d’expression artistique inspirant pour artistes plasticiens et designers contemporains », a-t-il ajouté. 

Les propositions des quatre finalistes (parfois en duo) en témoignent. « Et si un petit caillou était une médaille ? », de Karine Arabian et Franck Blais, transforme un caillou en un objet aussi précieux qu’une médaille. Celui de Lionel Dinis Salazar et Jonathan Omar, « Astres », se présente sous la forme d’un objet mi-pièce de monnaie mi-médaille. « Planta Homo », de Barthélémy Toguo, interroge les liens étroits entre l’homme et la nature. Et enfin, la « Médaille quantique » de Caroline Manowicz fait apparaître, au contact de la peau, l’image solidaire de deux mains prêtes à se rejoindre.