Disparition

Disparition de l’artiste américain Robert Indiana

Par Stéphane Renault · lejournaldesarts.fr

Le 22 mai 2018 - 498 mots

PORTLAND / ETATS-UNIS

L’artiste Pop, connu pour ses séries « LOVE » des années 1960, est décédé samedi 19 mai, à l’âge de 89 ans.

Robert Indiana 1970
Robert Indiana devant des éléments de The Mother of Us All, 1970

Né en 1928 à New Castle, dans l’Indiana, Robert Clark (de son vrai nom) étudia l’art à Chicago puis en Ecosse après un passage dans la US Air Force. Figure majeure de l’art américain, il s’installa à New York en 1954, où il fit la connaissance de Ellsworth Kelly, Agnes Martin et James Rosenquist avant de connaître le succès au début des années 1960.

En 1961, il comptait parmi les artistes présentés dans l’exposition de groupe « The Art of Assemblage » au MoMA. L’année suivante, le musée faisait l’acquisition de sa première peinture, intitulée The American Dream. 28 œuvres de l’artiste figurent aujourd’hui dans ses collections. 1962 est aussi l’année de la création de son premier LOVE avec le « O » renversé. En 1963, il déclarait dans un entretien : « J’aimerais davantage être un artiste comme Picasso que Rothko. Je ne me vois pas du tout suivre une voix unique, étroite. J’aimerais faire plusieurs choses différentes. Je veux travailler dans le graphisme. »

Indiana vivait retiré depuis 1978 dans l’ile de Vinalhaven, sur la côte du Maine, où il est décédé. Déçu par le monde de l’art new-yorkais et l’accueil pour le moins mitigé réservé à ses premières œuvres - avant qu’elles ne deviennent iconiques - il s’était mis à l’écart sur cette ile, située à une heure de ferry du continent.

Ses sculptures LOVE comptent parmi les œuvres les plus reproduites de l’art d’après-guerre – un succès à double tranchant, qui a occulté le reste de sa production, donnant des interprétations plus sombres du rêve américain ou encore inspirée par le mouvement des droits civiques aux Etats-Unis.

Alors que les reproductions du fameux LOVE lui ont apporté une notoriété internationale, l’artiste n’a pas toujours bénéficié des fruits de l’exploitation, sur d’innombrables supports, de ce qui est devenu un logo. Faute d’en avoir déposé les droits, il n’a ainsi touché, en tout et pour tout, que 1000 dollars pour la création de l’image reproduite sur plus de 300 millions de timbres… Son avocat a déclaré au New York Times que la veille de son décès, le directeur de la Morgan Art Fondation, une société ayant travaillé durant des années avec l’artiste, avait déposé des poursuites en justice à l’encontre du marchand d’art Michael McKenzie, sa maison d’édition American Image Art et la tutelle de l’artiste Jamie Thomas, les accusant d’avoir volontairement isolé Indiana et diffusé des reproductions non autorisées de son œuvre ainsi que des faux.

Durant les deux dernières décennies, plusieurs expositions ont permis de réévaluer son œuvre. Cette seconde carrière a connu son acmé avec la rétrospective « Beyond Love » au Whitney Museum of American Art en 2013.

Une œuvre par ailleurs remise sur le devant de la scène grâce à des commandes publiques. Le LOVE rouge installé dans la rue à Midtown, à Manhattan, compte aujourd’hui parmi les emblèmes de la « Grosse Pomme ».

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