États-Unis - Justice

Les mauvais comptes de la succession Robert Indiana

Par Marion Pedram · lejournaldesarts.fr

Le 29 avril 2021 - 360 mots

ÉTATS-UNIS

La justice américaine estime que l’exécuteur testamentaire a payé trop d’honoraires aux avocats de la fondation héritière.

Robert Indiana 1970
Robert Indiana devant des éléments de The Mother of Us All, 1970

La fondation héritière de l’artiste américain Robert Indiana a déboursé des sommes astronomiques depuis sa mort il y a trois ans selon les autorités du Maine, l’Etat où vivait l’artiste. Le procureur de l’Etat a exigé de l’exécuteur testamentaire qu’il rende à la fondation la moitié des honoraires versés aux avocats, soit 3,7 millions de dollars.

La Star of Hope Foundation avait été créée en août 2016 par l’artiste afin d’assurer la conservation de son patrimoine. La fondation s’occupe actuellement de rénover sa maison sur l’île de Vinalhaven (Maine) pour en faire un musée, rapporte le New York Time.

De nombreuses batailles juridiques ont éclaté à la mort de l’auteur du célèbre LOVE. Disputes entre ayants droit, interrogations sur la situation d’isolement de l’artiste et les soins qui lui auraient manqué, lui qui vivait seul, malade et retranché durant ses dernières années. Et maintenant, doutes sur la légalité des honoraires versés aux avocats.

L’exécuteur testamentaire d’Indiana, James Brannan, a toujours justifié les honoraires juridiques élevés par la complexité de la succession de l’artiste, dont le bon déroulement a été considérablement empêché par de nombreuses contestations. Or, ces honoraires menacent l’existence même de la fondation de l’artiste, qui aurait été forcée de vendre des œuvres léguées pour pouvoir payer les honoraires. 

Une situation qui offusque le procureur général du Maine qui a déclaré que « chaque dollar dépensé pour les avocats est un dollar non disponible pour remplir la mission de la fondation » rapporte le New York Times.

De son côté, l’avocat de James Brannan affirme que la fondation a largement bénéficié des services de son client et du cabinet d’avocats, dont le travail lui aurait fait encaisser 50 à 100 millions de dollars. Il évoque une « focalisation myope sur le coût sans reconnaissance de l'énorme avantage que la succession en a retiré »

Le procureur a refusé que les avocats conseils de la fondation participent au remboursement des sommes indues, estimant que la responsabilité incombait entièrement à James Brannan.

Les rebondissements judiciaires de la succession de l’artiste semblent loin d’être terminés. 
 

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