Société

Un administrateur du Shed épinglé par des artistes pour son soutien à Trump

Par Antonin Gratien · lejournaldesarts.fr

Le 2 septembre 2019 - 430 mots

NEW YORK / ETATS-UNIS

Des artistes à une exposition du centre d’art new-yorkais protestent contre un trustee finançant la campagne du président.

Ouvert le 5 avril dernier dans le quartier d’Hudson Yards à New York, le Shed est aujourd’hui sous le feu des critiques d’artistes. En cause, Stephen Ross, un membre du conseil d’administration du musée, qui soutient la campagne de Donald Trump. Pour protester contre ce trustee, deux artistes ont retiré leurs œuvres d’une exposition du Shed. 

Le 9 août, l’important promoteur immobilier Stephen Ross était l’hôte d’une soirée de collecte de fonds pour soutenir la campagne électorale de Donald Trump. Le coût de participation ? 100 000 dollars pour le dîner, et 150 000 de plus pour prendre part à une table ronde avec le président, révèle le site Hyperallergic.

Au lendemain de la collecte, A. L. Steiner et Zackary Druckers, deux artistes d’Open Call, l’exposition du Shed tenue du 30 mai au 25 août, ont demandé que leurs œuvres soient retirées. Les travaux des deux artistes, comme la majorité des créations exposées, traitent des minorités sexuelles et communautaires. Une approche en contradiction avec la politique de Donald Trump, selon les protestataires.

« A l’échelle fédérale, les personnes trans et gens de couleurs sont menacés […] les institutions avec lesquelles nous travaillons doivent défendre nos intérêts […] si ce n’est pas le cas, il ne reste qu’à nous retirer » a déclaré Zackary Druckers, qui est transsexuelle, au site Observer. Le 22 octobre 2018, Donald Trump avait réitéré son intention de restreindre la définition légale du genre. Si le projet aboutit, il empêchera les personnes transgenres d’être officiellement reconnues en tant que telle.

Dimanche 25 juin, une seconde action visait Stephen Ross et Donald Trump. Dans le cadre d’une performance prévue par Open Call la DJ Yakupitayage, accompagnée d’une danseuse, a intégré dans sa musique des déclarations du président sur les migrants, ainsi qu’un extrait de discours prononcé par Stephen Ross concernant ses investissements immobiliers. « 250 000 dollars = un soutien pour Trump », « 24 immigrants sont morts en détention depuis 2016 » pouvait-on lire sur des affiches placées près de la scène du set.

« Je ne pouvais pas en bonne conscience ignorer les relations entre Ross et Trump », a déclaré Yakupitiyage à Hyperallergic avant de questionner : « Les institutions doivent réfléchir à leur obligation morale. Est-il suffisant d’accueillir des artistes issus de minorités pour se positionner en progressiste ? ».

Durant leur performance, les deux artistes portaient un T-shirt avec écrit « Decolonize This Place ». Une référence au collectif du même nom ayant manifesté contre l’ancien vice-président du conseil d’administration du Whitney Museum, Warren Kanders. Face aux pressions, ce dernier avait démissionné jeudi 25 juillet.

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