Corée du Sud - Russie - Ukraine

Séoul rendra en temps voulu les œuvres que lui a prêtées la Russie 

Par Paul Bérat · lejournaldesarts.fr

Le 29 mars 2022 - 311 mots

SÉOUL / CORÉE DU SUD

La Russie réclame le retour des œuvres qu'elle a prêtées au centre d’art de Sejong mais Séoul la fait patienter.

Wassily Kandinsky, Improvisation No. 217, Gray Oval, 1917, huile sur toile, 105 x 133 cm. © Musée des beaux-arts d'Ekaterinburg, domaine public
Wassily Kandinsky, Improvisation No. 217, Gray Oval, 1917, huile sur toile, 105 x 133 cm.

Les organisateurs de l’exposition « Kandinsky, Malevitch & Russian Avant-Garde: Revolutionary Art », présentée au Sejong Center for the Performing Arts de Séoul (Corée du Sud), refusent de rendre plus tôt que prévu, des œuvres que la Russie leur a prêtées pour l’occasion.

Co-organisée par les journaux sud-coréens Handbook Ilbo et The Korean Times, l’exposition a été inaugurée le 31 décembre 2021, en présence d’Andrey Kulik, ambassadeur de Russie en Corée du Sud et doit se terminer le 17 avril 2022. Elle présente 75 œuvres de l’avant-garde russe, dont des compositions suprématistes de Kasimir Malevitch (1879-1935), des toiles abstraites de Vassily Kandinsky (1866-1944), des gravures de Natalia Gontcharova (1881-1962) et des photographies d’Alexander Rodtchenko (1891-1956). 

Les œuvres exposées ont été prêtées par quatre musées russes : le Musée des beaux-arts d’Ekaterinbourg, le Musée des beaux-arts de Nijni Novgorod, le Musée régional de Krasnoïarsk et le Musée d’art oriental de Khabarovsk. 

Le Musée d’Ekaterinbourg a réclamé aux organisateurs de l’exposition le retour anticipé des 63 œuvres qu’il leur a prêtées, compte tenu de la « situation politique difficile », depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Un retour qu’il attend pour le 3 avril 2022. Ce que refuse l’organisateur de l’exposition. 

« Nous respecterons le contrat et maintiendrons l’exposition jusqu’à la date promise » a répondu l’historien de l’art Kim Young-Ho. Dans les colonnes du journal The Korean Times, Kim Youn-Ho déplore l’empressement du musée russe. « Les Coréens conviennent qu’art et politique doivent être traités séparément. Alors nous maintenons l’exposition », a-t-il ajouté. 

Les situations de ce type se multiplient. L’Italie a accepté de rendre plus tôt que prévu des œuvres que lui avait prêtées la Russie. Alors qu’en France, il ne semble pas que la Russie ait demandé le retour des œuvres prêtées pour l’exposition sur la « Collection Morozov ». 

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