Société

Seine-Saint-Denis : Montreuil éteint une installation de Claude Lévêque accusé de viol sur mineurs

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 29 janvier 2021 - 419 mots

BOBIGNY

La ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a décidé d'éteindre une installation monumentale du plasticien Claude Lévêque, visé par une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs, a-t-on appris jeudi auprès de la municipalité.

Installée depuis 2015, l'œuvre intitulée « Modern Dance » est une installation lumineuse bleue qui s'articule autour du château d'eau de Bel-Air. Elle a été réalisée par Claude Lévêque, 67 ans, qui réside à Montreuil, dans le cadre d'un projet de rénovation urbaine. « Il ne s'agit pas de censure, ni de remettre en question la présomption d'innocence », a déclaré à l'AFP Alexie Lorca, l'adjointe au maire en charge de la culture. « Nous dissocions l'œuvre de l'artiste », a ajouté l'élue, « mais l'œuvre est une installation monumentale qui est dans l'espace public et donc imposée à tous les habitants ».

Des habitants du quartier et des associations où l'œuvre a été éteinte mais reste installée ont fait savoir à la mairie qu'ils étaient « mal à l'aise » après les accusations de viols à l'encontre du plasticien. Claude Lévêque est accusé par le sculpteur Laurent Faulon de l'avoir violé entre ses 10 ans et 17 ans, au milieu des années 1980. Il a signalé ces agissements dans une lettre, révélée par Le Monde, adressée en février 2019 à la procureure de Bobigny, qui a ouvert une enquête préliminaire confiée à la Sûreté territoriale de la Seine-Saint-Denis.

Dans un entretien accordé jeudi au Figaro, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a posé la question du devenir des œuvres de Claude Lévêque, notamment le tapis Soleil Noir qui orne un bureau de l'Elysée. « Je pense qu'il sera très certainement retiré étant donné l'aspect emblématique de la présidence de la République », a-t-elle avancé. L'Elysée a indiqué de son côté « ne pas faire de commentaire dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte ». Mardi, le conseil régional des Pays de la Loire a annoncé le retrait de l'installation « Mort en été » de l'exposition permanente de l'Abbaye royale de Fontevraud (Maine-et-Loire) « jusqu'à ce que la justice fasse la lumière sur les accusations de viols et agressions sexuelles sur mineurs ».

A Montrouge (Hauts-de-Seine), la municipalité doit débattre jeudi du sort d'une œuvre de l'artiste qui surmonte le Beffroi de la ville. Cette installation en néons fait partie d'un ensemble de 25 œuvres exposées dans le centre culturel de la ville dans le cadre d'un festival d'art qui devait se tenir début mars mais dont le maintien reste à déterminer en raison des conditions sanitaires, a précisé la municipalité.

Cet article a été publié par l'AFP le 28 janvier 2020.

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