Justice - Société

Le plasticien Claude Lévêque visé par une enquête pour viols sur mineurs

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 11 janvier 2021 - 1220 mots

BOBIGNY

Le plasticien Claude Lévêque, 67 ans, est visé par une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs ouverte à la suite d'accusations d'un sculpteur de 51 ans qui dit en avoir été victime avec ses deux frères, a indiqué lundi le parquet de Bobigny, confirmant des informations du Monde.

Communiqué de presse : galerie kamel mennour - 12 janvier 2021 

À la suite de l’annonce par voie de presse de l’ouverture d’une enquête préliminaire conduite par le Parquet de Bobigny à l’encontre de Claude Lévêque et afin de permettre à l’autorité judiciaire d’exercer les investigations nécessaires, Claude Lévêque a décidé de suspendre sa collaboration avec la galerie kamel mennour, qui en prend acte.

L'enquête a été ouverte au printemps 2019 et confiée à la Sûreté territoriale de la Seine-Saint-Denis, où réside l'artiste.

Dans une enquête publiée dimanche soir par Le Monde, le sculpteur Laurent Faulon (*) raconte avoir été violé par le plasticien dès l'âge de 10 ans et jusqu'à ses 17 ans, au milieu des années 1980. Il a signalé ces agissements dans une lettre adressée à la procureure de Bobigny en février 2019.

« J'ai conscience que les actes criminels dont j'ai été victime sont certainement aujourd'hui prescrits mais cette plainte me permet de dénoncer à la justice d'autres actes non prescrits sur d'autres victimes et de signaler qu'un ou plusieurs mineurs sont à l'heure actuelle en grand danger d'abus sexuels si l'irréparable n'a pas déjà été commis », y écrivait-il.

M. Faulon évoque aussi l'« emprise » de Claude Lévêque, dont un des tapis orne un bureau de l'Elysée, sur sa famille, issue d'un milieu très populaire dans la Nièvre. Le sculpteur accuse le plasticien d'avoir aussi violé ses deux frères. L'un d'eux, tombé dans la drogue comme lui, est mort en 1998 à l'âge de 34 ans à la suite d'une énième tentative de suicide.

Selon M. Faulon, l'artiste revendiquait ses relations avec des mineurs : « J'associais la pédophilie à une sorte de résistance à la société. Pour me convaincre, je lisais des auteurs pédophiles, comme (Gabriel) Matzneff par exemple. Lévêque lit ce genre de littérature, j'ai connu ce genre de littérature par (son) biais », a-t-il expliqué aux enquêteurs, selon Le Monde.

Le quotidien indique que « la justice a reçu un autre signalement concernant Claude Lévêque » et ajoute avoir recueilli d'autres témoignages qui « décrivent des comportements troublants avec de jeunes garçons ».

Figure à la mode des avant-gardes de la fin des années 1970, l'artiste libertaire est connu pour ses installations, aux thèmes souvent provocateurs, perçant les malaises de la société contemporaine. Il métamorphose les lieux en créant des mises en espace sensorielles par l'utilisation de la lumière, du son et d'objets.

Fin 2018, un diadème aux 16 branches d'inox au sommet de l'Opéra Bastille et deux énormes roues lumineuses sur le grand escalier de l'Opéra Garnier avaient fait polémique, certains jugeant ces installations déplacées.

Il a œuvré dans des lieux emblématiques comme le Louvre, la Banque de France, le bassin des Tuileries... Mais aussi dans une cité HLM, des usines désaffectées...

Artiste invité du Pavillon français à la 53e Biennale de Venise en 2009, il présentait une cage en forme de croix avec des drapeaux noirs qui flottaient en silence : un « Grand Soir », voulant illustrer « la perte des illusions », avait-il alors expliqué.

Cet article a été publié par l'AFP le 11 janvier 2021.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE - 10 janvier 2021

Plaintes en diffamation et dénonciation calomnieuse déposées par monsieur Claude Lévêque


A la suite d’accusations graves le mettant en cause, Monsieur Claude Lévêque a, fin 2020, déposé deux plaintes contre X, une première du chef de diffamation et une seconde des chefs de dénonciation calomnieuse et chantage.

Monsieur Claude Lévêque a en effet été victime, en octobre 2015, d’un maître chanteur adressant des lettres anonymes aux fins de l’accuser de prétendues agressions sexuelles sur mineur, dans un objectif avéré de nuire à son travail artistique.

Une enquête a été ouverte à la suite de la réception de ces deux lettres anonymes accusant, à tort, Monsieur Claude Lévêque.

Monsieur Claude Lévêque a été entendu et a répondu aux services d’enquête de la gendarmerie nationale à la Charitésur-Loire. Dans le cadre de ces investigations diligentées par le parquet, différents témoins et la victime supposée ont été auditionnés par la brigade de la gendarmerie de La CharitéSur-Loire.

La police scientifique a été sollicitée et a mené des investigations, notamment pour déterminer l’identité du dénonciateur anonyme.

Toute accusation ayant été démentie, le parquet a procédé à un classement sans suite le 17 novembre 2016.

A l’issue de cette enquête, Monsieur Claude Lévêque a porté plainte en diffamation.

Plus de trois ans après ce classement sans suite, Monsieur Laurent Faulon – résident suisse né le 6 août 1969 à Nevers - est soupçonné d’être l’auteur des lettres anonymes de dénonciations envoyées en 2015, aurait, selon ses dires, porté plainte à Genève, à l’encontre de Monsieur Claude Lévêque pour des faits qui auraient été commis à la fin des années 70, l’accusant, à tort, de viol et agression sexuelle.

Madame Delphine Reist, compagne de Laurent Faulon, a cru pouvoir également porter plainte à l’encontre de Claude Lévêque.

Si ces plaintes n’ont jamais abouti, ces agissements ont gravement nui à Claude Lévêque tant professionnellement que personnellement.

Monsieur Laurent Faulon et sa compagne ont cru bon d’informer de leurs démarches de nombreux professionnels du monde de l’art, diffamant publiquement Monsieur Claude Lévêque.

Début 2020, Monsieur Laurent Faulon a une fois de plus initié une procédure visant Monsieur Claude Lévêque et, de nouveau, déposé plainte le 16 janvier.

Monsieur Laurent Faulon croit pouvoir mentionner dans sa plainte, au soutien de ses accusations diffamatoires, le visionnage d’un prétendu film à caractère pédopornographique, en 1978 ou 1979, en compagnie de son frère, d’amis et de Claude Lévêque.

Or, le film auquel fait référence Laurent Faulon est un film d’art programmé dans le cadre d’un festival de cinéma expérimental à la fin des années 1970 à la Maison de la Culture de Nevers. Ce film a ensuite été projeté, à plusieurs reprises, avec l’aide de l’organisme Paris Films Coop.

Dans sa plainte déposée le 16 janvier 2020, Monsieur Laurent Faulon mentionne d’autres présumées victimes, dont les faits seraient prescrits pour certaines et non prescrits pour d’autres.

Les témoins et la supposée victime, entendus par la brigade de Bobigny, ont fermement démenti les propos diffamatoires et calomnieux soutenus par Laurent Faulon.

Par ailleurs, des professionnels du monde de l’art contemporain, sollicités par des journalistes, ont répondu aux questions relatives aux fausses accusations de Laurent Faulon, condamnant ses propos, d’une part, et dénonçant son acharnement incessant à l’égard de l’artiste Claude Lévêque, d’autre part.

Les journalistes et les titres de presse engagent leur responsabilité dès lors qu’ils relayent publiquement des rumeurs quant à des prétendues violences sexuelles sans justifier d’éléments probants et corroborés.

La propagation publique de rumeurs, particulièrement graves, à l’encontre d’homme et de femme accablés a des conséquences irréversibles telles que le suicide, à l’instar d’une affaire récente.

Claude Lévêque se réserve le droit d’intenter toute action à l’encontre de toute personne lui portant directement ou indirectement atteinte afin de faire valoir ses droits.
 

Emmanuel Pierrat, Avocat au barreau de Paris, Pierrat & Associés
ERRATUM - Lundi 10 janvier 2020 - 14h15

(*) La dépêche AFP mentionnait le nom de Foulon mais il s'agit bien du sculpteur Laurent Faulon.

 

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