États-Unis - Justice

Rybolovlev perd son procès contre Sotheby’s

Par Marion Krauze · lejournaldesarts.fr

Le 1 février 2024 - 447 mots

NEW YORK / ÉTATS-UNIS

Le jury new-yorkais a débouté l’oligarque de ses demandes de réparation à la maison de ventes dans l’affaire Bouvier.

Dmitry Rybolovlev, le milliardaire russe président du club de football de l'AS Monaco
Dmitry Rybolovlev.
© Francknataf, 2012

Le jury du tribunal fédéral de Manhattan s’est prononcé mardi 30 janvier en faveur de Sotheby’s, dans le cadre du procès qui l’oppose au milliardaire russe Dmitry Rybolovlev. Cette bataille judiciaire remonte à 2015. Rybolovlev reproche à la maison de ventes d’avoir aidé le marchand d’art suisse Yves Bouvier à lui vendre douze œuvres d’art à des prix excessifs. L’oligarque russe avait acquis par l’intermédiaire de Bouvier trente-huit œuvres de maître pour 2,3 milliards d’euros, qu’il considère avoir surpayées d’environ un 1,1 milliard d’euros.

Le procès a tourné autour de quatre transactions : le Salvator Mundi de Léonard de Vinci, la sculpture Tête de Modigliani, Wasserschlangen II de Gustav Klimt et Le Domaine d’Arnheim de René Magritte.

Rybolovlev soutenait que Samuel Valette, l’expert de Sotheby’s qui traitait avec Yves Bouvier lors des transactions, a joué un rôle déterminant dans ces transactions et connaissait l’identité du véritable acheteur final. En 2013, Valette aurait rencontré l’oligarque russe lorsqu’il a apporté le tableau Salvator Mundi dans son appartement de Central Park West. Bouvier l’aurait ensuite acheté pour 76 millions d’euros, puis revendu à Rybolovlev pour 117 millions d’euros. Ce dernier l’a ensuite vendu aux enchères chez Christie’s en 2017 pour 415 millions d’euros, un prix record pour un tableau.

Sotheby’s a rejeté ces accusations en soutenant n’avoir été au courant ni des pratiques du marchand d’art ni de l’identité de l’acheteur final, qu’il pensait être Yves Bouvier. Samuel Valette a confirmé avoir reconnu Rybolovlev dans l’appartement lors de la vente du Salvator Mundi, mais affirme qu’il ne savait pas que Bouvier achetait pour le compte d’un tiers.

Selon les avocats de Sotheby’s, la maison de ventes n’est en rien responsable de ce qu’Yves Bouvier a fait des œuvres d’art après les avoir achetées. Rybolovlev serait en revanche fautif de ne pas s’être protégé contre les agissements d’Yves Bouvier, en n’ayant pas mis par écrit les termes de leur relation et exigé des documents prouvant les prix que le marchand affirmait payer en achetant des œuvres pour son compte.

Sotheby’s a publié un communiqué indiquant qu’« il y avait un manque flagrant de preuves présentées par le plaignant » et que le verdict final « réaffirme l’engagement de longue date de Sotheby’s à respecter les normes les plus élevées d’intégrité, d’éthique et de professionnalisme dans tous les aspects du marché de l’art ».

Daniel Kornstein, l’avocat de Rybolovlev, a quant à lui estimé que « cette affaire a atteint l’objectif de mettre en lumière le manque de transparence qui sévit sur le marché de l’art ». Cette affaire a connu de nombreux rebondissements jusqu’à un accord transactionnel tout récemment entre Rybolovlev et Yves Bouvier.

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