Le tableau saisi pendant la guerre à un marchand hollandais avait été repéré sur un site immobilier.

Patricia Kadgien et son époux Juan Carlos Cortegoso ont été placés le 1er juillet 2025 en résidence surveillée à Mar del Plata, dans le cadre de l’enquête sur le tableau Portrait de dame attribué à Giuseppe Ghislandi, œuvre pillée lors de la Seconde Guerre mondiale et récemment aperçue sur des photographies publiées dans une annonce immobilière.
La police fédérale argentine a mené plusieurs perquisitions au domicile principal, chez la sœur de Patricia Kadgien et dans une résidence secondaire. Elle a constaté la disparition du tableau, photographié dans le salon de l’annonce et remplacé par une tapisserie. Ils ont saisi divers objets, dont des gravures, des estampes, plusieurs armes à feu, une chemise illustrée d’estampes liées à une exposition Matisse des années 1940, ainsi que des documents relatifs à la Seconde Guerre mondiale et deux tableaux présumés du XIXe siècle.
Le couple Kadgien, par la voix de son avocat, Carlos Murias, a affirmé sa volonté de « coopérer avec les autorités » tout en revendiquant la légitimité de la possession tableau. Il l’a remis aux autorités. Le couple est poursuivi pour recel d’œuvre d’art pillée, aggravé par la dimension historique du préjudice, et doit être entendu au cours de la semaine.
L’affaire a éclaté au grand jour lorsqu’une équipe de journalistes néerlandais a identifié le tableau sur le site d’une agence immobilière grâce à une visite virtuelle du domicile familial, ce qui a déclenché la procédure judiciaire. L’œuvre concernée, un portrait de la comtesse Colleoni, est répertoriée parmi les biens volés au marchand d’art juif Jacques Goudstikker lors de l’invasion des Pays-Bas par l’armée allemande en 1940. Après avoir fui son pays, Goudstikker est décédé en mer ; sa collection, comprenant plus de mille cent œuvres, a été vendue de force aux dignitaires nazis, dont Hermann Göring. Plusieurs œuvres, dont le Portrait de dame, ont ensuite été transférées en Argentine par Friedrich Gustav Kadgien, officier SS et conseiller financier du régime.
L’héritière légitime de Jacques Goudstikker, Marei von Saher, a engagé des démarches judiciaires visant à la restitution de l’œuvre. Les experts de l’Agence du patrimoine culturel des Pays-Bas estiment qu’« il n’y a aucune raison de penser qu’il pourrait s’agir d’une copie ».
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Résidence surveillée pour le couple argentin détenant une œuvre spoliée
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €








