Nouveaux musées : c’est à l’étranger que cela se passe

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 18 novembre 2009 - 365 mots

Après quelques années d’euphorie en termes d’ouvertures et de rénovations, 2009 aura été plutôt sage pour les musées hexagonaux.

À Lyon, c’est après de longs travaux que le musée d’Histoire de la ville et le musée des Marionnettes du monde, tous deux logés dans l’ensemble Gadagne, ont pu rouvrir leurs portes dans un bâtiment de la Renaissance lourdement restauré.
   
    D’autres municipalités ont préféré miser sur le vocable plus fédérateur de « cité » pour définir leur projet. Ainsi à Angoulême, où le 9e art bénéficie désormais d’un musée rénové, intégré à l’ensemble plus vaste de la Cité de la bande dessinée et de l’image. À Calais, c’est un patrimoine culturel de la ville pourtant menacé de disparition, la dentelle, qui a désormais droit de « Cité », dans une ancienne usine réhabilitée.
   
    La grande inauguration française a eu lieu finalement… à Venise. Prévu à l’origine près de Paris, le musée du milliardaire François Pinault a finalement échoué sur la lagune, dans un ancien bâtiment, la Pointe de la Douane, remodelé par le fidèle architecte Tadao Ando. Plus au nord de l’Europe, l’année aura été plutôt faste.
   
    Après l’ouverture très médiatisée d’une succursale de l’Ermitage russe à Amsterdam, dans un imposant bâtiment des bords de l’Amstel, la Belgique a honoré deux figures nationales, René Magritte et Hergé. À Bruxelles, le peintre surréaliste se voit enfin consacrer un parcours complet au sein des musées royaux des Beaux-Arts. Le père de Tintin a, quant à lui, pris ses quartiers dans un musée privé à Louvain-la-Neuve, à quelques kilomètres de la capitale, dans un bâtiment flambant neuf construit par l’architecte français Christian de Portzamparc.
   
    C’est aussi un architecte français – en réalité un architecte franco-suisse –, Bernard Tschumi, qui a conçu le grand musée européen de l’année. Attendu de longue date, le musée de l’Acropole d’Athènes a enfin ouvert ses portes au public. L’élégant édifice est pourtant couronné d’une salle vide : celle qui a été conçue pour accueillir les reliefs de la frise du Parthénon, détenus par le British Museum de Londres et réclamés à cor et à cri par la Grèce. Le musée est décidément devenu un outil politique.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°619 du 1 décembre 2009, avec le titre suivant : Nouveaux musées : c’est à l’étranger que cela se passe

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