Tout comprendre au projet de mémorial du terrorisme en suivant le déroulement des décisions.
Dans la foulée des attentats de 2015 et des réactions contrastées de la société française, émerge l'idée d'un mémorial. Le projet commence à prendre forme en 2021, le site choisi la même année et les financements prévus en 2024. Mais l'instabilité gouvernementale complique les choses au point que l'on parle d'abandon du projet.
Septembre 2018 : Emmanuel Macron annonce la création d'un lieu de mémoire pour les victimes du terrorisme en France, et les Français victimes à l'étranger.
Février 2019 : Édouard Philippe, Premier ministre, confie à l'historien Henry Rousso la présidence d'une première mission de préfiguration du Musée Mémorial du Terrorisme (MMT). Cette mission rend un rapport sur la politique mémorielle liée au terrorisme début 2020.
12 novembre 2019 : Le Conseil de Paris vote à l'unanimité le projet de « jardin mémoriel » des attentats du 13 novembre 2015, situé place Saint Gervais (4e arrondissement). L’ouverture est prévue en novembre 2025.
Septembre 2020 : Emmanuel Macron confie officiellement à Henry Rousso une seconde mission de préfiguration, avec pour objectif de rédiger le projet scientifique et culturel, et de trouver un lieu “en privilégiant une localisation dans Paris ou le Grand Paris”.
Février 2021 : Le Groupement d'intérêt public de la mission de préfiguration du Musée Mémorial du Terrorisme (MMT) est approuvé. Il est constitué pour deux ans renouvelables ; l'État, via les huit ministères fondateurs du GIP, possède 70 % des voix à l'assemblée générale. Un Conseil scientifique et culturel d'une vingtaine de membres assiste la direction dans l'élaboration du contenu du futur MMT. Les associations de victimes et plusieurs membres de la société civile (dont l’ancien magistrat François Molins) participent à un Observatoire associé à la mission de préfiguration.
Mai 2021 : Le site de l’école de plein air à Suresnes est choisi pour l'implantation du MMT, à quelques centaines de mètres du mémorial du Mont Valérien. Le site construit en 1936 est à l'abandon et les bâtiments classés Monuments historiques nécessitent une restauration complète.
2022 : Publication du Projet culturel et scientifique du MMT qui est remis à Emmanuel Macron. Le MMT organise des colloques et des expositions hors les murs avec les premiers objets de ses collections. Le futur musée retracera l'histoire des attentats depuis 1974, date de l'attentat revendiqué par Carlos (Ilich Ramírez Sánchez) au drugstore Publicis qui a fait deux victimes. Un mémorial dessiné par un artiste contemporain sera installé dans un des pavillons de Suresnes dans le cadre du dispositif « 1 % ».
21 décembre 2023 : Le PLF 2024 est adopté à l'Assemblée nationale. Le MMT bénéficie de 10,5 millions d'euros du ministère de la Culture en engagements et 2,5 millions en crédits de paiement, et de 22,8 millions en engagements et 4,4 millions en crédits de paiements du ministère de la Justice. Le budget total en 2024 était donc de 35,8 millions dont 5,9 pour les dépenses. Ces montants sont essentiellement destinés aux travaux de restauration des bâtiments.
Janvier 2024 : La convention constitutive du GIP « mission de préfiguration du MMT » est renouvelée par arrêté.
Mai 2024 : Annonce du planning des travaux de rénovation, avec un calendrier serré. Henry Rousso évoque un budget de 95 millions d'euros sur huit ans, mais le chiffre n'est pas confirmé. L'ouverture du MMT est officiellement prévue pour le 11 mars 2027, journée nationale d'hommage aux victimes de terrorisme.
5 novembre 2024 : Le projet de budget 2025 de l'État communiqué au Parlement ne comporte plus de ligne budgétaire pour le MMT.
4 décembre 2024 : la motion de censure fait chuter le gouvernement Barnier et entraîne le rejet du PLF 2025.
9 décembre 2024 : Henry Rousso s'alarme dans la presse de « l'abandon du projet du MMT » après une réunion à Matignon. Il affirme que le gouvernement souhaite un « musée hors les murs » pour des raisons budgétaires.
12 décembre 2024 : L'Élysée annonce que le projet n'est pas abandonné car « le Président y accorde de l'importance », mais qu'il dépend du « prochain gouvernement ». Une réunion de conciliation était prévue le 13 décembre mais rien n'en a filtré, et le MMT n'a pas communiqué dessus.
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Musée Mémorial du Terrorisme : la chronologie des faits
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