Justice

A Monaco, l'annulation de la procédure lancée par Rybolovlev contre Bouvier confirmée

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 9 juillet 2020 - 441 mots

MONACO

L'annulation par la justice monégasque de la procédure pour escroquerie intentée en 2015 par le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev contre le marchand d'art suisse Yves Bouvier a été confirmée mercredi par un arrêté de la Cour de révision de Monaco.

« Victoire totale et définitive à Monaco », a salué dans un communiqué M. Bouvier. « Monaco a prouvé que la corruption n'a pas sa place dans la Principauté », a-t-il ajouté, se plaignant d'avoir enduré « cinq ans de batailles judiciaires et de campagnes diffamatoires ». Annulation « pour des raisons purement procédurales, non par une absence de charge à l'encontre de M. Yves Bouvier », a contre-attaqué M. Rybolovlev par la voix de ses avocats Hervé Témime et Thomas Giaccardi en rappelant que la justice suisse restait saisie.

En janvier 2015, le propriétaire du club de football de l'AS Monaco avait accusé Yves Bouvier de l'avoir escroqué en lui revendant avec des marges exorbitantes une collection de tableaux digne d'un musée -dont le Salvator Mundi de Léonard de Vinci, depuis cédé pour 450 millions de dollars, mais aussi des Picasso, Matisse, Van Gogh...

Il avait porté plainte à Monaco pour des escroqueries commises selon lui à l'occasion de trois transactions, un De Vinci, un Gauguin et un Rothko. Ses avocats ont aussi saisi la justice suisse pour 38 autres transactions, entachées selon eux d'escroquerie, d'abus de confiance et de blanchiment d'argent. « L'instruction progresse » dans ces dossiers, assurent-ils. En revanche, « la procédure à Monaco prend donc fin », admettent-ils.

Le 12 décembre, dans un rebondissement rarissime, la procédure contre M. Bouvier avait été annulée de A à Z par la Chambre du conseil de la Cour d'appel de Monaco au motif qu'elle était inéquitable et avait été menée de « manière partiale et déloyale » en raison notamment des relations entre les avocats de M. Rybolovlev, les enquêteurs et le procureur général de l'époque. Révélées au cours de l'enquête sur la plainte de M. Rybolovlev, ces relations ont depuis valu à ce dernier et plusieurs personnalités de haut rang de la principauté d'être inculpés.

« Les attaques de (M. Rybolovlev) n'ont rien à voir avec le rôle de M. Bouvier comme marchand d'art. M. Rybolovlev souhaitait artificiellement déprécier la valeur de sa collection dans le cadre de sa procédure de divorce », assure Me Luc Brossolet, un des avocats de M. Bouvier. « Il voulait également punir M. Bouvier d'avoir refusé de corrompre les juges suisses de son divorce, et espérait en le jetant en prison avec la complicité des autorités monégasques de l'époque s'accaparer le port franc de Singapour et sa technologie pour en construire un similaire à Vladivostok », toujours selon Me Luc Brossolet.

Cet article a été publié par l'AFP le 8 juillet 2020.

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