Les Brèves : Gras Savoye : jeune création et nonagénaire..

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 décembre 1994 - 842 mots

Gras Savoye : jeune création et nonagénaire
Gras Savoye, société de courtage en assurances, développe hors de France son prix, créé en 1989 en faveur de la jeune création, le "GS Art". L’an prochain, un "GS Art" sera organisé en Belgique, en collaboration avec les académies des beaux-arts, ainsi qu’en Espagne avec le soutien du Centre d’art contemporain de Valencia (IVAM). En France, le prix – doté d’une bourse de 60 000 francs, accompagnée d’une aide matérielle et relationnelle supplémentaire adaptée à chaque lauréat – est mené en partenariat avec l’École nationale supérieure des beaux-arts.
Par ailleurs, Gras Savoye va contribuer à l’organisation de l’exposition "Piaubert, 95 ans de création" qui va inaugurer les nouvelles salles du Pavillon de Bercy. Une soixantaine de tableaux, de sculptures et d’œuvres des trois dernières années de cet artiste – abstrait, rattaché à l’École de Paris – seront présentées dans ce nouvel espace, proche de l’American Center.
"Piaubert, 95 ans de création", Pavillon de Bercy, rue Paul Belmondo, 75012 Paris, 15 décembre - 26 février.

L’après Barnes de la BNP
En 1993, la BNP avait participé au financement de l’exposition Barnes au Musée d’Orsay. Aujourd’hui, elle s’attelle à une tâche moins ponctuelle et de plus longue haleine. Elle finance, en étroite collaboration avec le service de restauration et le laboratoire de recherche des Musées de France, une vaste opération de restauration. L’objectif : remettre en état vingt-trois tableaux de maîtres dans les trois prochaines années.
Ce projet s’articule autour de deux axes : la restauration du "Repas chez Simon"(1570) de Véronèse, exposé à Versailles dans le salon d’Hercule, et la remise en état de toiles dans les musées de grandes villes de province : Nancy, Amiens, Bordeaux, Strasbourg... Les œuvres choisies s’échelonnent du XVe siècle, avec "Le mariage de la Vierge"(1499-1504) du Pérugin (Musée des beaux-arts de Caen), à nos jours, avec le rideau de scène (1936) conçu par Picasso pour le Théâtre du peuple (Musée d’art moderne de Toulouse). Ce "cadeau" – environ 6 millions de francs – sera médiatisé à grand renfort de films, livres et cassettes vidéo.
L’initiative répond au souhait de Françoise Cachin, directeur des Musées de France, de voir s’étendre le soutien de grandes entreprises privées au développement des musées, au-delà des seules expositions temporaires. Cette initiative permettra, en outre, de faire connaître à un plus large public les riches collections des musées régionaux, tout en donnant un nouveau souffle à leur atelier de restauration.

Le World Monuments Fund et le Potager du Roy
Après avoir contribué à la restauration de la grille du Potager du Roy à Versailles, le World Monument Fund-France va financer celle du bassin central de ce même potager. Un mécène américain prend en charge la totalité des travaux, 1 million de francs. Ceux de la grille avaient exigé 1,2 million, l’association présidée par Hubert de Givenchy en avait apporté la moitié.

Les mécènes de Cézanne
Le groupe LVMH sera le mécène de la présentation au Grand Palais (30 octobre 1995-1er janvier 1996) de la rétrospective "Cézanne", commémorant le centième anniversaire de la première exposition organisée par le marchand Ambroise Vollard. À Londres, les conseils en gestion Ernst and Young participeront au financement de la présentation de cet hommage à la Tate Gallery (février-avril 1996). Ernst and Young avaient participé à sa première opération de mécénat, au printemps dernier, avec "Picasso : sculpteur et peintre", qui avait attiré plus de 296 000 visiteurs à la Tate. La société venait d’ouvrir des cabinets de gestion en France et en Espagne.
Un sondage d’opinion a indiqué que près d’un tiers des membres du Parlement se sont rendus à la Tate Gallery à l’invitation d’un mécène ou d’une entreprise, le Parlement étant tout proche du musée. Cette information a particulièrement intéressé d’éventuels candidats au mécénat.

Aux États-Unis, pas d’exonérations fiscales pour les musées sponsorisés
Lorsque les départements de marketing des sociétés entrent en partenariat avec des musées américains, les bénéficiaires de ce mécénat feraient bien de réfléchir avant d’accorder des concessions commerciales.
L’administration des Finances américaine (IRS) vient de modifier le code des impôts en matière d’exonération fiscale, et refusera le statut de non-imposition au mécénat qui pourrait être assimilé à de la "publicité". Pour l’IRS, la publicité se définit comme "toute activité destinée à promouvoir ou à vanter les mérites d’une société, d’un service ou d’un produit", ce qui comprend "l’information sur les prix... un appel à l’action... une incitation à acheter, vendre ou louer le produit ou les services du mécène".
Les revenus qui dériveraient de ces activités seraient imposables, et considérés comme "sans rapport" avec la mission du musée qui lui vaut un statut de non-imposable. La mention du nom du mécène, son logo, ses slogans, et l’exposition de ses produits "non destinés à la vente" ne sont pas imposables.
"Les nouvelles directives établies pour 1994 ont été inspirées par les réunions d’athlétisme amateur, qui ont pris le nom des mécènes organisateurs", nous a déclaré Edward Able, directeur de l’Association des musées américains. "Nos musées ont  veillé à ne pas franchir cette ligne, à l’égard des mécènes qui les soutiennent."

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°9 du 1 décembre 1994, avec le titre suivant : Les Brèves : Gras Savoye : jeune création et nonagénaire..

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