Ukraine - Musée

GUERRE EN UKRAINE

La solidarité des musées européens avec leurs homologues ukrainiens

Par Sindbad Hammache · Le Journal des Arts

Le 3 avril 2022 - 455 mots

En France, un convoi organisé par l’Icom a acheminé du matériel de protection destiné aux musées ukrainiens. La Pologne est en première ligne pour aider ces derniers.

Matériel envoyé par l'ICOM France, le Comité français du bouclier bleu et le transporteur André Chenue aux musées ukrainiens. © ICOM
Matériel envoyé par l'ICOM France, le Comité français du bouclier bleu et le transporteur André Chenue aux musées ukrainiens. ©
© ICOM

Varsovie (Pologne). Il est arrivé à bon port le 24 mars, au point de ralliement situé près de l’Institut national du patrimoine polonais, à Varsovie. Le convoi transportant trente tonnes de matériel destiné à la protection des collections muséales ukrainiennes était parti deux jours plus tôt de Paris, affrété grâce à la coordination de l’Icom France (comité français de l’International Council of Museum). « Dès le 8 mars, nous avons organisé une visio-conférence avec nos membres et nos collègues ukrainiens, explique Juliette Raoul-Duval, présidente de l’Icom France. Ils nous ont immédiatement dit que l’urgence était de mettre leurs collections en sécurité et qu’ils avaient besoin de matériel basique : des caisses, du papier bulles, des couvertures anti-feu… »

S’ensuit alors un appel à la solidarité, relayé par le comité français de l’Icom et l’association du Bouclier bleu France, qui trouve un écho immédiat auprès d’une vingtaine d’institutions culturelles. L’entreprise Chenue – spécialisée dans le convoi d’œuvres d’art – a offert ses services pour centraliser, puis acheminer les dons jusqu’en Pologne. Quarante-huit heures après l’arrivée du chargement à Varsovie, Valery Freland, président de l’association internationale pour la protection du patrimoine en zone de conflit (Aliph), annonçait sur Twitter la bonne livraison du matériel aux musées ukrainiens. « Nos amis ukrainiens reçoivent la livraison petit bout par petit bout », fait savoir Juliette Raoul-Duval.

L’Icom France réfléchit maintenant au prochain convoi, envisageant d’autres points d’entrée que la Pologne, par la Roumanie, ou directement en Ukraine. Les comités allemands et suisses, très impliqués également, devraient suivre l’initiative lancée par la branche française de l’organisation internationale. Des institutions européennes ont également ouvert des bourses pour accueillir des chercheurs et des professionnels de la culture ukrainiens, comme le Mémorial d’Auschwitz-Birkenau, le Kunsthistoriches Institut de Florence, ou l’Icom Pologne.

En première ligne, le comité polonais joue un rôle d’intermédiaire entre les élans de solidarité européens et les professionnels ukrainiens : le 23 mars dernier, il lançait un appel aux dons pour financer l’accueil de professionnels des musées sur son territoire par des bourses mensuelles de 850 euros. En France, le ministère de la Culture a fait savoir que l’enveloppe de 1,3 million d’euros débloquée pour soutenir le monde de la culture ukrainien pourrait également financer des bourses d’accueil pour les conservateurs ukrainiens, « une nouvelle très importante » pour la présidente d’Icom France. Cette dernière étudie désormais la possibilité de protéger les collections ukrainiennes en les déplaçant dans les réserves de musées français. Une démarche spontanément proposée par plusieurs institutions en France et en Europe, mais qui, compte tenu des enjeux de sécurité, devrait prendre quelque temps avant d’être opérationnelle.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°586 du 1 avril 2022, avec le titre suivant : La solidarité des musées européens avec leurs homologues ukrainiens

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