Une salle de bal de 8 800 m² remplacera l’aile Est de la Maison-Blanche, un projet estimé à 260 millions d’euros.

Le président américain Donald Trump avait annoncé en juillet dernier qu’il avait l’intention de créer une salle de bal à la Maison-Blanche afin d’accueillir les dîners d’État. Les travaux ont commencé le 20 octobre avec la démolition de l’aile Est du bâtiment. Il avait pourtant promis de ne pas toucher au bâti. « Nous l’agrandissons un peu. Ce sera de première qualité, aussi remarquable que partout ailleurs dans le monde », avait-il déclaré à NBC News le mois dernier. La fin de la démolition est prévue pour la fin du week-end et, d’après le souhait du président, la construction devrait démarrer dans la foulée.
À la place de l’aile Est, c’est une salle de bal de 8 800 m² pouvant accueillir 650 personnes (999 selon Trump) qui sera construite d’ici à janvier 2029, date de la fin du mandat de l’ex-promoteur immobilier. D’abord estimé à 86 millions d’euros, le projet a vite grimpé à 260 millions d’euros après plusieurs révisions et modifications, ce qui en fait la plus grande rénovation depuis des décennies.
Donald Trump explique que les travaux seront financés par « moi et quelques amis », en plus de donateurs particuliers. Il a ajouté qu’il ne voulait pas que cela pèse sur le contribuable. Parmi les financeurs, on retrouve de grandes entreprises, dont Google, qui financera à hauteur de 19 millions d’euros suite à un règlement juridique avec le président. Les entreprises du secteur de l’armement soutiennent aussi le projet, comme Loquet Martin ou Palantir. D’autres personnes financent à titre individuel, comme les fondateurs de l’IA Gemini ou le directeur général de Blackstone Group.

Le nouveau bâtiment adoptera un style classique, correspondant au décret du président au sujet des bâtiments fédéraux signé en août dernier ; cela se vérifie sur les plans intérieurs reprenant les codes du style, comme le plafond à caissons et les colonnades. C’est le cabinet McCrery Architects, spécialisé dans ce genre de réalisations, qui s’occupe du projet.
Les réactions se sont faites vives et rapides, notamment de la part d’opposants politiques comme Hillary Clinton. L’ancienne première dame a fait part de son désaccord sur les réseaux en disant : « Ce n’est pas sa maison. C’est votre maison. Et il la détruit. » Mais ce qui préoccupe le plus, c’est l’aspect juridique et patrimonial du projet. La National Trust for Historic Preservation a adressé une lettre au président dans laquelle elle s’inquiète : « Nous sommes profondément préoccupés par le fait que la masse et la hauteur de la nouvelle construction proposée vont submerger la Maison-Blanche elle-même et peuvent également perturber de façon permanente le design classique soigneusement équilibré de la Maison-Blanche. »
Cette aile avait été construite en 1902 par Theodore Roosevelt ; elle avait ensuite été rénovée en 1940 par Franklin D. Roosevelt, afin de dissimuler le bunker présidentiel mais aussi d’y installer des espaces de travail, dont le bureau de la première dame. Elle servait également d’entrée formelle pour les visites.
Trump avait déjà modifié le bureau ovale, pavé la roseraie et implanté de grands mâts à drapeau. Mais il n’avait jamais apporté de modifications aussi importantes à la résidence, c’est le premier projet architectural d’ampleur qu’il met en place. Il a aussi pour objectif de construire un Arc de Triomphe qu’il dit être plus grand que celui de Paris devant le cimetière national d’Arlington, cimetière militaire de la guerre de Sécession situé dans l’État de Virginie.

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La Maison-Blanche amputée de son aile Est pour une salle de réception
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