Angoulême

Conflit Royal

Par Sophie Flouquet · Le Journal des Arts

Le 1 décembre 2006 - 377 mots

Le directeur du FRAC est mis à pied.

ANGOULÊME - La riposte n’aura pas tardé. Le 24 novembre, soit quelques jours seulement après le dépôt de plainte d’Olivier Chupin, directeur du FRAC Poitou-Charentes, pour « harcèlement moral » contre Ségolène Royal, l’ancienne présidente du FRAC – démissionnaire en juillet et remplacée par le vice-président du Conseil régional Paul Fromonteil –, le conseil d’administration du FRAC lui a notifié sa mise à pied. Celle-ci prélude vraisemblablement à un licenciement. Réuni le 21 novembre, le conseil d’administration reproche, en effet, à Olivier Chupin des « manquements graves dans la gestion des œuvres et la disparition de l’une d’entre elles », en s’appuyant sur les conclusions d’un rapport de l’Inspection de la Délégation aux arts plastiques du ministère de la Culture, remis au printemps dernier. Une plainte pour recel devrait être déposée concernant une œuvre de Thomas Demand, achetée en 1998, mais jamais entrée dans la collection. Or, d’après nos informations, celle-ci aurait été égarée en Allemagne lors de son transfert.

Saisi par le syndicat Force Ouvrière, le conseil d’administration a, par ailleurs, décidé de commanditer un audit social concernant les conditions de travail du personnel, auteur de doléances à l’encontre de son directeur sans que celles-ci ne lui aient jamais été notifiées. « Il est symptomatique de constater que la Région cherche à se constituer des éléments de défense après notre dépôt de plainte, commente Me Daniel Lalanne, conseil du directeur du FRAC. Toutes ces manœuvres de dernière heure sont destinées à dériver de la question centrale : le harcèlement moral qu’ont fait subir Ségolène Royal et ses complices à Olivier Chupin. La cohérence aurait, en effet, voulu que ce dernier soit licencié en janvier 2006. Or, la Région a choisi la voie de l’écœurement ». Depuis la décision d’installer le FRAC à la place du Centre international caprin de Linazay (Vienne), le climat était devenu délétère pour son directeur, accusé par voie de presse en janvier dernier, de ne pas être « l’homme de la situation ». Aucun représentant du ministère de la Culture – où l’on s’est toujours gardé de mener les discussions sur le terrain politique – ne se risque aujourd’hui à un commentaire. Le limogeage d’un directeur constituerait pourtant une première dans l’histoire des FRAC.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°248 du 1 décembre 2006, avec le titre suivant : Conflit Royal

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