Unesco

L’Unesco et le Mali veulent protéger les biens culturels du pays

Par Chloé Da Fonseca · lejournaldesarts.fr

Le 31 mai 2012 - 470 mots

PARIS [31.05.12] – Le 24 mai, alors que le Comité du Bouclier bleu réitère la nécessité de protéger « l’inestimable patrimoine culturel et historique » du Mali, l’Unesco et le gouvernement malien se sont accordés sur des mesures pour la sauvegarde des biens du pays.

Depuis le 22 mars 2012, un conflit armé bouleverse le Mali. Tombouctou et tout le nord du Mali sont occupés par des groupes armés dont le mouvement islamiste Ançar Eddine. Les rebelles ont annoncé leur volonté de se séparer du Mali et de former l’Etat islamique de l’Azawad. Le Comité international du Bouclier bleu, qui agit en tant que consultant auprès des organisations internationales dans le cadre du traité de la Convention de la Haye, rappelle l’importance de protéger le patrimoine malien, « ces témoins fragiles de l’histoire et de l’évolution tant culturelle que scientifique du Mali et du monde ». Dès le début des incidents, l’Unesco s’inquiétait pour la ville de Tombouctou, classée au patrimoine mondial de l’humanité ; aujourd’hui, des mesures tangibles sont entreprises entre l’organisation internationale et le gouvernement du Mali.

Le Mali va ainsi demander à ce que deux de ses quatre sites classés au patrimoine mondial de l’humanité – Tombouctou et le Tombeau des Askia - soient inscrits sur la liste du patrimoine en péril afin de bénéficier de l’assistance technique et financière de l’Unesco et de la communauté internationale. Le pays va également rédiger un rapport exhaustif concernant les mesures prioritaires nécessaires pour préserver ces sites classés et il s’engage à finaliser son adhésion au second protocole de la Convention de La Haye (1999).

De son côté, l’Unesco s’engage à présenter un rapport sur l’état de conservation des sites classés du pays et à assister le Mali dans le renforcement de la protection de ses biens culturels. L’organisation promet également de sensibiliser les pays voisins et toute la communauté internationale pour combattre le trafic illégal des biens culturels maliens. Enfin, l’Unesco va travailler en collaboration avec toutes les organisations des Nations Unies qui sont déjà engagées dans des actions humanitaires au Mali pour assurer la sauvegarde du patrimoine.

Le Mali est déjà signataire (1961) du premier protocole de la Haye pour la « protection des biens culturels en cas de conflit armé ». Le pays a également signé en 1987 la Convention de 1970 au sujet de l’interdiction de « l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels ». Le Comité du Bouclier bleu rappelle également que le Mali dispose d’une loi précise dans son Code pénal de 2001 : « "l’attaque délibérée de bâtiments dédiés à la religion, à l’éducation, aux arts, à la science ou aux activités charitables, à condition que ces bâtiments ne soient pas employés à des fins militaires" constitue un crime de guerre dans le cas de conflits armés internationaux ».

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La cour principale de la Mosquée Djingareyber à Tombouctou - © Photo - 2006 - Licence CC BY-SA 3.0

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