Une copie d’Atalante et Hippomène conservée au Musée des beaux-arts pourrait être l’original du tableau peint par l’artiste italien.
Longtemps considérée comme une copie du XIXe siècle, une version d’Atalante et Hippomène redécouverte au Musée de Libourne à l’occasion d’un récolement pourrait être une œuvre originale de Guido Reni (1575-1642). Le tableau de 2 m × 3 m a éveillé l’attention des conservateurs car il présentait des caractéristiques techniques – notamment la toile et sa composition – suggérant une datation bien plus ancienne.
En 2023, la conservatrice-restauratrice Sophie Jarrosson a alors été mandatée pour nettoyer l’œuvre. En retirant le papier japonais de protection et en dévernissant la surface, elle a découvert une couche préparatoire rouge ocre, caractéristique du XVIIe siècle. Une étude lancée en 2024 avec le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) a donné lieu à une série d’analyses techniques : radiographie, infrarouge, spectroscopie XRF et stratigraphie. Ces investigations ont confirmé que la toile est bien contemporaine des autres œuvres de l’artiste.
Une seconde phase de restauration est en cours, également conduite par Sophie Jarrosson. Elle consiste à ôter les repeints additionnels et à retrouver les couleurs d’origine. Les visiteurs peuvent suivre en direct l’évolution des travaux, menés dans la chapelle du Carmel du BAL. L’État a financé 40 % du coût total de la restauration, soit 23 000 €. L'œuvre devrait pouvoir être exposée à la fin de l’année.
En parallèle, un comité scientifique international s’est réuni afin d'authentifier définitivement le tableau. Il a examiné les résultats des analyses, la restauration et les archives disponibles. Les conclusions sont très favorables, mais encore insuffisantes pour permettre une attribution définitive.
Il existe trois autres copies connues de ce tableau. La première, considérée comme la plus ancienne, est conservée au Musée du Prado à Madrid ; elle daterait de 1618-1619. La deuxième, exposée au Musée de Capodimonte à Naples, est datée de 1622-1623. Des recherches récentes tendent toutefois à considérer cette dernière comme l’original, la datant ainsi entre 1615 et 1618. Une troisième version a récemment refait surface dans une collection privée italienne, mais peu d’informations sont disponibles à son sujet.
L’étude des archives de l’artiste a permis d’identifier plusieurs œuvres inédites. Ce même mois, un David contemplant la tête de Goliath a été attribué à Guido Reni par le cabinet Turquin.
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Un tableau de Guido Reni en cours d’authentification à Libourne
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