Les bandelettes entourant le corps de la momie avaient été enlevées il y a 200 ans.

Au Manchester Museum, une boîte à lettres placée près de la vitrine de la momie d’Asru invite les visiteurs à répondre à la question : « Faut-il continuer à exposer le corps d’Asru ? ». L’initiative accompagne le bicentenaire, en 2025, de l’enlèvement des bandelettes de la défunte.
La consultation publique intervient peu après la publication, en 2025, du rapport parlementaire britannique Laying Ancestors to Rest, qui préconise de ne plus présenter de restes humains, en particulier ceux acquis pendant la période coloniale. Asru, dignitaire thébaine morte il y a quelque 2 700 ans, est entrée dans les collections aux alentours de 1820. La momie et son sarcophage avaient été acquis par Robert et William Garnett, négociants en coton et fils du marchand d’esclaves John Garnett. L’enlèvement de ses bandelettes, pratique courante au XIXe siècle, est aujourd’hui considéré comme une profanation.

Plutôt que de solliciter des spécialistes, le musée donne la parole au public. Sur les réseaux sociaux, de nombreux commentaires réclament le retrait de la momie au nom du respect dû à la personne décédée ; certains suggèrent une présentation numérique ou envisagent une restitution.
Ces échanges font écho aux débats actuels sur la décolonisation muséale : remise en cause du modèle occidental, restitution des pièces acquises de manière coercitive, et intégration des savoirs des communautés d’origine. Le Manchester Museum a d’ailleurs inauguré le parcours « Decolonise! Trail », qui interroge l’histoire de ses collections et la manière dont elles sont exposées. Ce processus lui a valu le prix du Musée européen de l’année 2024. Fondé en 1888, le musée conserve plus de 4,5 millions d’objets et accueille environ 400 000 visiteurs par an. Sa collection d’Égypte et du Soudan rassemble 18 000 pièces.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s

Un musée britannique demande à ses visiteurs s’il faut exposer une momie
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €