États-Unis - Collection

Un musée américain redécouvre un Rembrandt dans ses collections

Par Jinane Dolbec · lejournaldesarts.fr

Le 21 février 2020 - 322 mots

ALLENTOWN / ETATS UNIS

La restauration d’une peinture attribuée à l’atelier de Rembrandt a révélé que l’œuvre était un original du maître.

Rembrandt, Portrait d'une jeune femme, 1636. © Photo Allentown Art Museum.
Rembrandt, Portrait d'une jeune femme, 1636.
© Photo Allentown Art Museum.

Le Portrait d’une jeune femme (1636), jusqu’à présent attribué à l’atelier de Rembrandt, était en fait un original du maître hollandais, caché derrière les diverses restaurations subies au cours des derniers siècles.

L’Allentown Art Museum en Pennsylvanie avait acquis l’huile sur bois en 1961. Celle-ci faisait partie des collections royales françaises, puis d’une collection aristocratique en Angleterre avant de traverser l’Atlantique et de rejoindre la collection de la Fondation Samuel H. Kress.

Elle fut alors attribuée à Rembrandt, une proposition contestée dès les années 1970 par le Rembrandt Research Project, une organisation universitaire hollandaise, en raison de l’épaisse couche de vernis appliquée par les restaurateurs au fil des années qui troublait l’allure du portrait, atténuait ses couleurs et dissimulait le travail minutieux du peintre.

Le portrait a fait l’objet d’une analyse par radiographie et par réflectographie infrarouge, ce qui a permis aux restaurateurs d’observer sous la surface de la peinture et de repérer des éléments caractéristiques de Rembrandt : les coups de pinceau fins, les petites touches de lumière, ou encore les subtils changements de couleur.

Le processus de restauration, d’une durée de deux ans, a eu lieu au Centre de conservation de l’Institut des Beaux-Arts de l’Université de New York. C’est comme si pendant tout ce temps, le public avait regardé le tableau « à travers une vitre sale », a indiqué l’assistante de conservation et chercheuse Shan Kuang dans un communiqué de presse. 

Cette dernière a entrepris d’enlever les couches de vernis et de peinture, de nettoyer le portrait et a utilisé la photographie numérique et la microscopie électronique afin de distinguer les matériaux originaux des altérations ultérieures.

« Nous n’avions aucune idée que cela arriverait », a déclaré la vice-présidente chargée de la conservation, Elaine Mehalakes. « C’est ce que chaque musée espère. » Le tableau, actuellement dans les réserves, retrouvera sa place dans la galerie le 7 juin 2020.

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