LA HAYE / PAYS-BAS
Le musée de La Haye revoit l’attribution de trois tableaux de Rembrandt, révélant des œuvres d’élèves ou de collaborateurs.

À La Haye, aux Pays-Bas, 11 peintures de Rembrandt (1606-1669) sont exposées au Musée Mauritshuis. Il s'agit de l'une des plus importantes collections de l'artiste néerlandais. On y trouve également 7 tableaux acquis comme des œuvres de Rembrandt, mais retirés depuis de la collection ou devenus sujets à caution. Trois de ces tableaux ont récemment été examinés dans l'atelier de restauration du musée. Les résultats viennent d’être publiés.

Sur les trois tableaux, deux – Autoportrait avec un gorgerin (1629) et Tronie d'un vieil homme (1630) – ont été exclus en tant qu’œuvres authentiques de Rembrandt, tandis que des doutes subsistent pour le troisième, Étude d’un vieil homme (1655-1660).
Acquis par Guillaume V en 1768, l’authenticité de l’Autoportrait avec un gorgerin avait déjà été remise en question en 1999 après la découverte d’un dessin préparatoire sous la peinture, élément inédit chez Rembrandt. Les nouvelles recherches ont confirmé qu’il s’agissait d’une copie réalisée dans l’atelier du maître vers 1629. Parmi les élèves possibles, Gerrit Dou, son premier élève connu à Leyde, est le plus probable auteur. L’original est conservé à Nuremberg.

Le second tableau, Tronie d'un vieil homme, autrefois attribué à Rembrandt et considéré comme un portrait de son père, avait été acquis par l’ancien directeur du Musée de La Haye, Abraham Bredius, en 1892. Mais un dessin authentique du père de Rembrandt ne semble pas correspondre au modèle du tableau, qui serait plutôt un tronie, c’est-à-dire une étude de personnage, et non un portrait familial. De plus, une analyse technique a révélé que le fond du tableau a été repeint au XVIIIe siècle avec un pigment, le verditer, que Rembrandt n’utilisait pas à l’époque de la création, vers 1630. L’œuvre est donc probablement celle d’un employé de l’atelier.

La troisième œuvre, Étude d’un vieil homme, acquise par le Musée Mauritshuis en 1891, avait été identifiée comme étant un portrait du frère de l’artiste. Bien qu’elle soit signée « Rembrandt Fecit » (Rembrandt a fait), les experts ont rappelé qu’il était courant pour un maître de signer le tableau de ses élèves afin de faciliter leur vente. Or la qualité de cette œuvre n’atteint pas le niveau du maître : « les yeux sont flous, le nez peu défini. On voit des lignes marquées au niveau du menton, comme des corrections apportées pendant la peinture. C’est sans doute Rembrandt qui a corrigé le travail de son élève », a indiqué le musée. Mais les doutes persistent, qu’il s’agisse de l’œuvre d’un étudiant, d’un collaborateur ou de Rembrandt lui-même.
Les trois tableaux seront exposés au public dans la galerie du Musée Mauritshuis à partir de la mi-juillet. Le musée, créé en 1822, n'accueille pas moins de huit cents tableaux hollandais et flamands réalisés entre le XVe et le XVIIIe siècle, dont le tableau La Jeune Fille à la perle, réalisé vers 1665 par le peintre néerlandais Johannes Vermeer (1632-1675).
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Trois œuvres de Rembrandt requalifiées par le Musée Mauritshuis
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