Taxée de racisme, une enseigne publicitaire du XIXe ne reviendra pas sur son lieu d’origine

La mairie de Paris a décidé que le panneau « Au nègre joyeux » et le tableau qui l’accompagnait devaient être exposés au Musée Carnavalet, et non dans l’espace public. 

Ces panneaux critiqués pour leur référence au vocabulaire et à l’imagerie coloniale décoraient originellement la devanture d’une épicerie ouverte fin XIXe sur la place de la Contrescarpe. En 2017, un débat s’était engagé sur leur devenir. Outre l’emploi du terme « nègre » sur la plaque, y figure un homme noir, debout et souriant, présentant un flacon à une femme blanche élégamment vêtue. Alors qu’un collectif de riverains désirait conserver les enseignes, plusieurs élus communistes souhaitaient la voir disparaître à cause de sa résonance avec l’histoire coloniale française.

Le Conseil de Paris avait décidé en 13 février 2018, de restaurer la plaque et le tableau de bois, puis de les remettre à leur emplacement d’origine. L’ajout d’un panneau permettant de contextualiser les illustrations était également prévu.

Mais invoquant un problème « d’adéquation avec les valeurs antiracistes portées par notre époque et notre ville », la Ville de Paris a finalement préféré déposer l’enseigne dans les collections permanentes du Musée Carnavalet. « La Ville de Paris ne saurait remettre dans l’espace public cette enseigne au titre choquant et indéniablement raciste, tout comme son iconographie qui témoigne de clichés et stéréotypes », explique un représentant de la ville cité par Le Parisien.

Les panneaux restaurés vont donc aller dans les collections du Musée Carnavalet dédié à l’histoire de la capitale. En travaux depuis octobre 2016, l’institution rouvrira ses portes fin 2019.