Château

Nouvelle trajectoire pour Lunéville

Par Francine Guillou · Le Journal des Arts

Le 7 avril 2020 - 749 mots

LUNÉVILLE

Le château de Lunéville a fixé son cap : art et artisanat d’art vont être au cœur du projet du site lorrain qui dévoile son schéma directeur sur dix ans et trois actes.

Le château de Luneville © CD 54/G.Berger
Le château de Luneville
© CD 54 / G.Berger

Lunéville.« L’art du geste, le geste de l’art » : le château de Lunéville a trouvé son credo, fil rouge de son projet de développement pour les dix prochaines années et dont la stratégie a été actée en session extraordinaire le 3 février dernier par le département de Meurthe-et-Moselle, propriétaire de l’édifice. Au programme : fin des restaurations, refonte du musée, création d’un festival, nouvelle gouvernance et recherche de recettes propres pour faire de Lunéville le lieu incontournable de la rencontre entre art et artisanat.

Cette nouvelle étape résulte de plusieurs années d’efforts autant sur la préfiguration du projet lui-même que sur l’entente entre les partenaires. « La gestion du projet de Lunéville est assez inédite », confie ainsi par téléphone Hélène Cascaro, chargée de la préfiguration du château de Lunéville, « le projet a été travaillé à chaque étape avec tous les partenaires », à savoir l’État (Drac), la Région, le Département, la Communauté de communes et la Ville, et la Banque des territoires.

Car le sixième château de France par sa superficie pourrait vite devenir budgétivore, mais « le projet doit pouvoir être soutenu par les collectivités et la part publique être gérable », insiste Hélène Cascaro. Il a été choisi de fractionner la stratégie de développement en trois actes d’ici 2030, chaque avancée liée au succès des projets mis en œuvre.

Un festival des métiers d’art

Place donc, au geste de l’art : durant l’acte I (2020-2024), ce fil rouge sera incarné par le lancement d’un festival dès 2021. Pour organiser cet événement, le château fera appel à une direction artistique extérieure dont le recrutement est prévu cet été. Ce festival, se déroulant sur plusieurs mois, devrait voir alterner expositions, conférences et colloques, rencontres et résidences d’artistes, dans la création contemporaine et l’artisanat d’art. « Il aura un positionnement assez inédit autour des métiers d’art », prévient Hélène Cascaro.

Au cours de l’Acte I, les restaurations du château se poursuivront. D’ores et déjà budgétés, des crédits de 8 millions d’euros seront dévolus à la réfection de la cour des communs et de la cour d’honneur, ainsi qu’à la réhabilitation du corps central de la galerie, indispensable à la circulation des publics. La salle des trophées, dans la continuité de la salle des livrées et celle des gardes, à l’intérêt patrimonial majeur, sera restaurée.

Pour gérer le lieu, une association de préfiguration est en train d’être créée, qui doit aboutir à l’horizon 2022 à une structure plus pérenne et mieux armée pour exploiter le château en vitesse de croisière. « D’un site départemental, le château va devenir un site autonome », résume Hélène Cascaro. Société d’économie mixte, établissement public de coopération culturelle, tous les types de structures sont envisagés, comme la répartition des clés de charges entre partenaires.

Aménagement pour l’accueil du public

L’acte II, à partir de 2024, sera essentiellement consacré au projet scientifique et culturel du Musée du château (lire JDA n° 507), entièrement revu avec deux parcours de visites à travers l’édifice. Le musée sera doté d’une boutique et d’un espace café-restaurant, pour un coût total estimé à 38 millions d’euros.

Enfin l’acte III, à partir de 2025, verra se développer les activités économiques du site, avec la location d’espaces, l’organisation de formations, d’ateliers et d’hébergement sur le site. « Cet acte ne sera enclenché qu’à la suite de la démonstration du succès de la fréquentation de l’acte I et l’implication de la nouvelle gouvernance de l’acte II pour mener à bien le projet culturel public » stipule le schéma directeur ratifié par le conseil départemental. Dans cet acte, la rénovation des derniers bâtiments du château et l’aménagement des 22 hectares de parcs et jardins sont estimés à 83 millions d’euros et pourraient démarrer en 2030.

« L’art du geste, le geste de l’art » : la nouvelle devise de Lunéville s’illustrerait dès fin juin prochain avec une grande exposition sur la sculpture dans les résidences ducales de Lorraine, en partenariat avec le Musée du Louvre et le Musée lorrain de Nancy, au sein d’une saison culturelle consacrée au XVIIIe siècle, si la crise liée au Covid-19 ne force pas prêteurs et organisateurs à repousser l’événement.

Car à Lunéville aussi, le coronavirus bouleverse le calendrier. Les journées européennes des métiers d’art auraient dû amorcer la nouvelle trajectoire de Lunéville dans l’artisanat d’art, du 3 au 13 avril prochain. L’édition 2020 annulée, Lunéville porte maintenant son regard sur 2021.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°542 du 27 mars 2020, avec le titre suivant : Nouvelle trajectoire pour Lunéville

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