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Nouvel acte de contrition du Musée de la Bible 

Par Marion Pedram · lejournaldesarts.fr

Le 2 février 2021 - 375 mots

WASHINGTON / ETATS-UNIS

Le sulfureux musée américain vient de restituer au Caire 5 000 artefacts pillés et sortis illégalement d’Egypte.

Le Musée de la Bible, à Washington
Le Musée de la Bible, à Washington
© Museum of the Bible

Ce n’est pas la première fois que le Musée de la Bible, ouvert en 2017 à Washington restitue une partie de sa collection acquise dans d’obscures circonstances. Annoncée le 27 janvier par le gouvernement égyptien, la restitution comprend plus de 5 000 objets d’arts acquis par le musée américain. Les artefacts étaient très probablement issus de pillages au moment du Printemps Arabe en 2011, rapporte le New York Times. Papyrus, manuscrits, masques funéraires, parties de cercueil et têtes de statues en pierre ont été remis au Musée copte du Caire. 

Le Musée de la Bible est une initiative des entrepreneurs évangélistes Steve et David Green, propriétaires de la chaîne de magasins de loisirs créatifs Hobby Lobby. Connus pour leurs position hostile à l’avortement, ces milliardaires collectionneurs d’art biblique s’étaient défendus de tout prosélytisme ou lobbyisme chrétien, arguant que leur musée n’a pas d’autre but que de « piquer la curiosité des visiteurs ». Projet à 500 millions de dollars, s’étendant sur 40 000 m² à quelques pas du Capitole, le musée est rapidement au cœur de polémiques sur ses méthodes d’acquisition et sur l’authenticité des objets exposées. Incapables de documenter leur provenance et de justifier d’une acquisition légale, les frères Green ont été forcés à plusieurs reprises de rendre des objets à leur pays d’origine.

Ainsi en 2017, David et Steve Green ont dû restituer quelques 5 500 objets d’arts appartenant à l’Irak, acquis en 2015 par le biais de marchands d’art israéliens, dans des circonstances troubles. S’ils justifient cette « imprudence » par une méconnaissance du marché, les deux acquéreurs n’ont pas échappé à une amende de 3 millions de dollars, dans le cadre d’un accord avec la justice fédérale américaine chargée de l’enquête.

Mais les polémiques ne s’arrêtent pas là. En 2018, des parchemins présentés comme faisant partie des parchemins de la Mer Morte ont été retirés du musée, ayant été déclarés faux par un institut de recherche allemand chargé de leur analyse. Un nouveau scandale éclate encore en 2019, impliquant cette fois l’université d’Oxford, où un professeur en papyrologie, Dirk Obbink, est accusé d’avoir subtilisé une dizaine de papyrus bibliques dans les réserves de l’université pour les vendre aux frères Green. 

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