Patrimoine

Liban : la société civile se mobilise pour le patrimoine en danger à Beyrouth

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 19 mai 2017 - 393 mots

BEYROUTH / LIBAN

BEYROUTH (LIBAN) [18.05.17] - La société civile libanaise se mobilise pour sauver le patrimoine culturel et naturel de Beyrouth avec une initiative unique, le « Beirut Watch Day », dans l'espoir d'attirer l'attention du public et des autorités.

Pendant quatre jours, une série d'activités mettent à l'honneur deux sites menacés de la capitale libanaise : le palais Honeine, un exemple de l'architecture ottomane du 19e siècle, et Dalieh el-Raouché, un promontoire rocheux en bord de Méditerranée, face à la très célèbre « grotte aux pigeons », icône de la capitale. Ces deux lieux ont été placés en 2016 sur la liste du patrimoine en danger du WMF, organisation indépendante à but non lucratif créée en 1965 à New York pour sauver sites et monuments à travers le monde.

Une victoire pour la société civile, qui poursuit à présent sa mobilisation avec le « Beirut Watch Day. » « Le palais Honeine est classé monument historique mais il est aujourd'hui à l'état d'abandon. Nous voulons le faire connaître au public pour inciter les propriétaires à s'en occuper », a expliqué à l'AFP Antoine Atallah, vice-président de l'ONG Save Beirut Heritage (Sauvons le patrimoine de Beyrouth). Grâce à un marché, qui se tiendra samedi devant le palais - il n'est pas possible de le visiter -, mais aussi des visites guidées du quartier et une exposition, les organisateurs espèrent faire connaître aux habitants de Beyrouth cet héritage architectural.

Au-delà du public, ils espèrent aussi alerter les autorités sur la nécessité de protéger ces lieux. « Des projets d'hôtels et de complexes touristiques sont en phase de conception sur le site de Dalieh al-Raouché », déplore Sarah Lily Yassine, membre de la campagne de protection de ce site en bord de mer, très apprécié des Beyrouthins. « Certes, certaines parties du site sont privées, mais selon le plan d'urbanisme de 1954, rien ne devrait être construit dans cette zone », assure Mme Yassine qui appelle les autorités à « n'autoriser aucun permis de construction dans cette zone. » Dimanche, des tours en bateau avec les pêcheurs de Dalieh et des visites guidées seront proposées pour « inciter les citoyens à lutter pour sauver Dalieh. »

Les militants pour la conservation du patrimoine libanais et les habitants de Beyrouth déplorent depuis des années la construction de nouveaux immeubles au dépend d'anciennes bâtisses. La capitale a déjà perdu une grande partie de ses demeures traditionnelles, dont le nombre a chuté de 1.200 en 1995 à 400 en 2010.

Légende photo

Le promontoire rocheux Dalieh el-Raouché au Liban © WMF

Thématiques

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque