Mécénat - Musée

Le Nu orange revient en France et intègre les collections du musée Bonnard

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 8 novembre 2019 - 403 mots

LE CANNET

Le Nu orange, œuvre atypique de Pierre Bonnard, emblématique de son cheminement vers l'abstraction, a rejoint jeudi les collections du musée Bonnard du Cannet, qui en a financé l'acquisition en partie par une souscription locale.

Pierre Bonnard, Nu orange, détail, vers 1943, huile sur toile, 49 x 50 cm. © Musée Bonnard.
Pierre Bonnard, Nu orange (détail), vers 1943, huile sur toile, 49 x 50 cm.
© Musée Bonnard

Représentant une jeune femme nue dont la tête se fond dans une nature ocre et orangée, noyée dans un arbre aux fruits ronds, au pied d'un muret de restanque, cette toile n'a été montrée qu'une fois en France, lors d'une exposition au musée Maillol en 1991.

Peinte au Cannet autour de 1943, elle était détenue par un collectionneur privé français installé à New York, qui ne la prêtait que rarement et l'a cédée pour environ 500 000 euros début 2019. Elle sera le clou de la prochaine exposition du musée, du 23 novembre au 7 juin 2020. 

"Malgré sa petite taille, ce tableau est d'une grande densité, très magnétique et intéressant pour montrer la modernité de Bonnard, entre figuration et abstraction", explique à l'AFP Véronique Serrano, la conservatrice. "Ce n'est ni un nu ni un paysage mais une synthèse. Il y a tout un travail de métamorphose du corps qui devient paysage, et du paysage transformé en autre chose", ajoute-t-elle. 

Pierre Bonnard, Nu orange, vers 1943, huile sur toile, 49 x 50 cm. © Musée Bonnard
Pierre Bonnard, Nu orange, vers 1943, huile sur toile, 49 x 50 cm.
© Musée Bonnard

Le musée Bonnard du Cannet, qui possède plus de 200 tableaux, carnets, photos et souvenirs de l'artiste et accueille près de 40 000 visiteurs par an, avait déjà tenté d'obtenir en prêt ce Nu orange pour son inauguration en 2011. En vain, jusqu'à ce que Mme Serrano ne le repère en photo chez son propriétaire et propose de l'acquérir en mettant le public à contribution. Plus de 50 000 euros ont été récoltés en 50 jours auprès de 356 donateurs privés. "Il y a eu une très belle aide de la région, du Fonds du patrimoine de l'Etat et de la ville", souligne Mme Serrano, mais ça ne suffit plus : "le financement participatif permet de catalyser des émotions autour d'une oeuvre ou d'une restauration. C'est important dans la vie d'un musée, on a besoin d'être suivi, de développer des passionnés, on ne peut plus raisonner en se disant qu'on a le budget, sans rien demander à personne".

Grand ami d'Henri Matisse, installé lui aussi sur la Côte d'Azur, Pierre Bonnard (1867-1947) est moins connu car son oeuvre est restée quasi-invisible durant vingt ans après sa mort, placée sous séquestre en attendant l'issue d'une âpre bataille légale entre ses héritiers.

Cet article a été publié par l'AFP le 7 novembre 2019.
 

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