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Le collectionneur Daskalopoulos donne une partie de sa collection à quatre musées

Par Paul Bérat · lejournaldesarts.fr

Le 15 avril 2022 - 465 mots

ATHÈNES / GRÈCE

Le riche homme d’affaires cède 350 œuvres d’art contemporain à Athènes, Londres, New York et Chicago.

Dimitris Daskalopoulos © Erika Barahona-Ede / FMGB Guggenheim Bilbao Museoa, 2011
Dimitris Daskalopoulos.
© Erika Barahona-Ede / FMGB Guggenheim Bilbao Museoa, 2011

« C’est le début d’une nouvelle vie pour ma collection » s’enthousiasme le collectionneur et hommes d’affaires Dimitris Daskalopoulos (65 ans). Sur les quelques 500 œuvres d’art contemporain qu’il possède, il va en donner 350 au National Museum of Contemporary Art d’Athènes, à la Tate Modern de Londres, au Solomon Guggenheim Museum de New York et au Museum of Contemporary Art de Chicago. Ce sont essentiellement des sculptures et des installations, signées Kiki Smith, Gilbert & George, Mike Kelley, Matthew Barney ou Annette Messager. 

Né à Athènes, Dimitris Daskalopoulos a commencé sa carrière chez Delta Holdings Vivartia, l’entreprise familiale qui est le plus gros conglomérat alimentaire de Grèce. Il en a longtemps été le président directeur. C’est là qu’il a fait fortune. Puis il a fondé la société d’audit diaNEOsis et la société de services financiers DAMMA Holdings, dont il est l’actuel président. Dimitris Daskalopoulos collectionne l’art contemporain depuis 1994. Un art dont il cherche à « élargir l’appréciation et la compréhension » au plus grand nombre, grâce à la fondation NEON qu’il a créée à Athènes en 2015. 

Les musées de Londres et Athènes recevront respectivement 110 et 140 œuvres d’art. Ceux de New York et Chicago deviennent quant à eux les copropriétaires de 200 œuvres d’art. Un partenariat inédit pour ces deux institutions qui partageront les frais d’entretien et échangeront les oeuvres. « Cet arrangement me rend très heureux. Je veux que ces œuvres deviennent accessibles à un public plus large » déclare le collectionneur. C’est un « home run » (un coup gagnant au baseball) ajoute le directeur du musée de New York Richard Amstrong. Une « étape importante […] dans notre secteur en rapide évolution » poursuit la directrice du musée de Chicago Madeleine Grynsztejn. 

Pour le musée d’Athènes, qui se relève d’une très longue période d’incertitude c’est une aubaine. « Alors que la Grèce sort de la crise, le musée vient de lancer une nouvelle phase avec une nouvelle programmation artistique » déclare Katerina Gregos, la directrice artistique du musée athénien. « La donation ne concerne pas seulement le musée et le domaine de la culture, mais a également un impact sur la ville elle-même, améliorant la compétitivité de ses services culturels », précise la ministre de la Culture et des Transports grecs Lina Mendoni. 

Dimitris Daskalopoulos s’investit depuis longtemps dans ces musées. Il a déjà aidé le musée d’Athènes à enrichir ses collections. Et il siège aux conseils d’administration des trois autres. 

« Je ne me suis jamais senti propriétaire de mes œuvres d’art. Elles appartiennent aux créateurs pour toujours. Une œuvre d’art n’a pour moi de sens que si elle est vue, si elle interagit avec le spectateur et créé des émotions. […] Je donne les œuvres là où elles auront la possibilité d’être vues par beaucoup de gens et seront mieux conservées », confie-t-il.

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