Archéologie

Des fouilles en Espagne révèlent un vaste cimetière de plus de 4 000 ans

Par Elise Kerner-Michaud · lejournaldesarts.fr

Le 18 septembre 2018 - 359 mots

MADRID / ESPAGNE

Parmi les 160 squelettes exhumés au cours d’un chantier de plus de dix ans, celui d’une femme, bien conservé avec de riches bijoux. 

Squelette de la « grande dame » - Humanejos Parla Madrid
Squelette de la « grande dame » mis au jour à Humanejos situé dans la municipalité de Parla, dans la communauté de Madrid en Espagne.
Photo Sara Genicio Lorenzo

Le site de Humanejos à Parla en Espagne est un terrain de fouilles extrêmement riche en raison des structures qu’il présente et des différents objets qu’il contient.  La découverte d’un squelette féminin portant un collier de 48 perles et décoré de 15 plaques d’or contribue à souligner l’importance de ce chantier archéologique. 

Le quotidien espagnol El Pais rapporte les premières conclusions de Rafael Garrido, professeur à l’Université autonome de Madrid et co-directeur du projet, selon lequel « le corps correspond à un personnage important de l’époque, comme en témoignent le fait que son cadavre ait été enterré seul dans une tombe, ainsi que les objets qui l'accompagnaient ».  Près de 80 tombes, le plus souvent occupées par deux individus, ont été explorées sur le site. Le squelette appelé de la « grande dame » a été quant à lui découvert seul, dans une tombe circulaire de 2,8 mètres de diamètre et 1,2 mètre de haut. 

Le site de Humanejos a été mis à jour il y a plus d’un siècle par des voyageurs français, mais c’est à l’occasion d’un chantier autoroutier que d’importantes découvertes ont permis d’étendre la zone de recherche, qui avoisine désormais les 20 hectares. Un ensemble de 2 000 constructions dans lesquelles se trouvent des céramiques, des outils et armes diverses a été révélé. Ces constructions et le cimetière mis au jour recouvrent plusieurs époques, depuis 3 300 à 1 300 ans avant J.-C. 

Alors que les vêtements portés par la « grande dame » n’ont pas été conservés, la présence de trois boutons en forme de V indique qu’elle était vêtue et permet d’établir un lien avec la culture dite campaniforme.  Les céramiques en forme de cloche appuient ce rapprochement. L’ensemble de ces éléments contribuent aux interrogations concernant cette culture dont des manifestations ont été identifiées sur de nombreux sites en Europe, éloignés les uns des autres. Il semblerait que certaines techniques et choix esthétiques aient été partagés par des groupes très différents, en raison d’échanges commerciaux et non de proximité ethnique. 
 

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