Éditorial

Les promesses culturelles au banc d’essai

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 4 octobre 2018 - 388 mots

PARIS

BUDGET. Il faut reconnaître, au moins, à Emmanuel Macron de tenir le cap de ses promesses relatives à la culture tenues pendant la campagne.

Preuve en est encore apportée par le projet de budget 2019, qui est la traduction chiffrée et donc la plus sincère de toute politique.

Il avait ainsi promis de « garantir le financement de la culture », c’est-à-dire dans la « novlangue » politique de le maintenir : c’est le cas pour 2019 comme ce le fut pour 2018. Ses priorités sectorielles avaient aussi clairement été énoncées. Parmi elles, le patrimoine, l’éducation artistique et culturelle, le Pass culture – présenté maintenant comme l’aboutissement de l’Éducation artistique et culturelle – , l’aménagement culturel du territoire, la francophonie, les bibliothèques ont tous fait l’objet d’un plan et de moyens supplémentaires.

Certes un plan ne garantit pas d’être efficace et les crédits de paiement alloués ne sont pas toujours à la mesure des enjeux, mais enfin, en l’espèce, on sait où on va. D’ailleurs, les établissements d’enseignement supérieur de la culture, les musées, les archives, les arts visuels auraient dû se méfier. Ils ne figuraient pas – ou si peu – parmi les dix-huit engagements de campagne, et ce sont eux qui enregistrent les plus forts coups de rabot dans leur dotation.

Ceux de nos lecteurs qui seraient maintenant tentés de regarder d’un peu plus près ces dix-huit engagements peuvent les consulter, accompagnés d’un point d’étape, dans le Journal des Arts du 4 mai 2018. Ce faisant, leur attention se portera sans doute, d’une part, sur ce qui semble ne pas avoir avancé et, d’autre part, sur la formulation exacte des propositions. Ainsi, celle nommée « Accompagner le parcours des artistes » devrait trouver un début de réponse dans le rapport du conseiller d’État Thierry Tuot sur les 500 résidences d’artistes. Le même Thierry Tuot qui préside la villa Médicis, dont la directrice n’a pas été renouvelée.

Le président aime confier des missions à des personnalités diverses. Jusqu’ici, mise à part la fragilisation de Françoise Nyssen, aucun dossier culturel ne semble vraiment créer de polémique. On suppose donc qu’il va ainsi procéder pour les engagements encore en sommeil que sont « Adapter le périmètre d’action et l’organisation du ministère de la Culture » (encore que le très attendu rapport Belaval aborde en partie le sujet) et « Regrouper les forces à l’internationale ». Des sujets très sensibles.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°508 du 5 octobre 2018, avec le titre suivant : Les promesses culturelles au banc d’essai

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