L’art, ou comment se disputer

Disons-le d’emblée, la pièce n’a rien perdu de son mordant, de sa méchanceté et de sa lucidité. Il faut reconnaître à François Morel, metteur en scène et interprète, d’avoir su la faire passer. Pourtant, avec le trio d’acteurs issus des célèbres Deschiens (François Morel donc, mais aussi Olivier Broche et Olivier Saladin), on pouvait craindre une forme de dérision dans le jeu qui aurait pu nuire à l’efficace précision du texte. Mais, au-delà de quelques scories et clins d’œil amusants, le trio trouve ici le ton qu’il faut pour explorer la déliquescence d’une relation amicale mise à mal par l’achat, fort cher, d’une toile blanche aux rayures blanches. L’art n’est pas le sujet de la pièce, juste un formidable révélateur de postures.