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« L’art des pochettes d’album », par Fabien Simode sur TSF Jazz 

Par L'Œil · lejournaldesarts.fr

Le 13 novembre 2019 - 482 mots

Chaque jeudi, à 8 h 15 et 8 h 45, « Les Matins Jazz », l’émission de Laure Albernhe et Mathieu Beaudou, invitent L’Œil et Le Journal des Arts à parler d’art sur l’antenne de TSF Jazz. Le 13 novembre 2019, Fabien Simode, rédacteur en chef de L’Œil, revenait sur la pochette de l’album Confessions de Philippe Katerine réalisé par Théo Mercier. 

Vue du studio d'enregistrement à TSF Jazz, 2019
Vue du studio d'enregistrement à TSF Jazz.
© Photo L'Œil, 2019

Chronique à réécouter ici dans son intégralité ou à lire ci-après :

Ce matin je vous parle du dernier album de Philippe Katerine… Pas le Philippe Catherine avec un « C », guitariste de jazz bien connu des auditeurs de TSF, mais le Philippe Katerine avec un « K », cet acteur oscarisé pour le rôle du gardien de piscine dans le film Le Grand bain, et le chanteur de Louxor, j’adore. « J’adooooooooorrree… » Et bien nous, on adore la pochette de son dernier album Confessions, sorti cette semaine. Cet album montre le portrait de Philippe Katerine, habillé d’une veste rayée, bleue, élégante, nous regardant dans les yeux, affublé de grandes oreilles et d’un long, très long nez. Cette pochette d’album n’a pas été censurée sur les réseaux sociaux. Pourtant, elle aurait pu. Non pas à cause de l’anthurium, une fleur qui évoque le sexe féminin, que le chanteur porte à sa boutonnière. Mais parce que le très long nez de Katerine n’est ni un roc, ni un pic, ni même une péninsule mais un sexe masculin. Un zizi ! 

Pochette de l'album « Confessions » de Philippe Katerine, conçue par Théo Mercier et Erwan Fichou © Wagram Music
Pochette de l'album « Confessions » de Philippe Katerine, conçue par Théo Mercier et Erwan Fichou.
© Wagram Music

Cette pochette est signée par l’artiste Théo Mercier. Un artiste contemporain très en vue dont vous avez peut-être visité l’exposition au musée de la Chasse et de la Nature au printemps. Théo Mercier est connu pour ses détournements d’objets, pleins de poésie et d’humour, dont on ne sait jamais s’ils sont vrais ou faux – comme la prothèse qui sert de nez à Philippe Katerine. Plus qu’une simple pochette d’album, ce disque est donc un objet d’art.  

On sait que les maisons de disques doivent aujourd’hui faire preuve d’audace pour vendre leurs albums, et que l’art contemporain apporte un supplément d’âme. Toutefois, la collaboration entre un chanteur et un artiste, n’est en réalité pas nouvelle. C’est en 1940 que Columbia Records a sorti pour la première fois un disque commercial doté d’une pochette illustrée. Et, très vite, les labels ont fait appel aux artistes. En 1949, Warhol illustre la pochette du compositeurs Carlos Chavez, suivi, en 1955, par Dalí qui peint l’album de l’orchestre de Jackie Gleason. Mais la collaboration la plus célèbre sera celle qui réunit en 67 les Beatles et le pop artiste Peter Blake pour l’album Sergent Pepers. Depuis, les collaborations entre musiciens et artistes sont devenues la règle : Vasarely pour Space Odity de Bowie ; Miro pour Time Further Out de Dave Brubeck ; George Condo pour Kany West, Michelangelo Pistoletto pour le trompettiste de jazz Enrico Rava et, bien sûr, Théo Mercier pour Philippe Katerine. Alors oui, chers auditeurs, vous avez compris : regardez dans votre discothèque. Qui sait : peut-être possédez-vous une collection d’œuvres d’art, sans le savoir… 

Fabien Simode

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