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« La folie des expositions d’art ancien », par Fabien Simode sur TSF Jazz 

Par L'Œil · lejournaldesarts.fr

Le 16 mars 2020 - 523 mots

PARIS

Chaque jeudi, à 8 h 15 et 8 h 45, « Les Matins Jazz », l’émission de Laure Albernhe et Mathieu Beaudou, invitent L’Œil et Le Journal des Arts à parler d’art sur l’antenne de TSF Jazz. Le 5 mars 2020, Fabien Simode, rédacteur en chef de L’Œil, remettait en perspective le record de fréquentation enregistré par l’exposition Léonard de Vinci au Louvre. 

Exposition Léonard de Vinci au musée du Louvre, octobre 2019 © Photo LudoSane
Exposition Léonard de Vinci au musée du Louvre, octobre 2019
© Photo LudoSane pour Le Journal des Arts

Chronique à réécouter ici dans son intégralité ou à lire ci-après :

Je vous l’annonçais la semaine dernière : 1.100.000 personnes ont visité l’exposition Léonard de Vinci au Louvre. Cela représente plus de douze Stade de France qui ont défilé devant les dessins de Léonard en quatre mois. Bien sûr, tout le monde s’attendait à une fréquentation exceptionnelle, mais pas à ce chiffre, sachant que le dernier record du Louvre datait de 2018 avec 540.000 visiteurs pour l’exposition Delacroix, soit moitié moins. 

Vous y voyez le symptôme d’au moins deux phénomènes… 

Premièrement, j’y vois un engouement pour les grands-messes populaires. Avec plus d’un million de visiteurs, Léonard de Vinci s’inscrit aujourd’hui dans le Top 5 des expositions les plus fréquentées en France, derrière Toutânkhamon à la Villette et la collection Chtchoukine chez Vuitton, deux expositions récentes. Cet engouement date d’une dizaine d’année ; des expositions « Picasso et les maîtres » et « Monet », qui avaient enregistré, en 2009 et 2011, 800.000 et 900.000 visiteurs au Grand Palais. J’y vois ensuite un regain d’intérêt pour l’art ancien et pour les valeurs sûres de l’histoire de l’art. Un rapide coup d’œil à la programmation 2020 nous montre que l’art ancien est de retour dans les musées, après avoir été éclipsé par l’art contemporain. Ainsi, nous avons la chance de voir cette année Van Eyck, Raphaël, Artemisia Gentileschi ou encore Altdorfer, à Gand, Rome, Londres ou Paris. Mais ce regain d’intérêt pour les anciens profite également aux peintres moins connus, que les musées exposent de nouveau, comme Jean Ranc à Montpellier ou encore Hyacinthe Rigaud bientôt à Versailles. 

Bien sûr, cet engouement populaire demande aux musées de s’organiser…  

Oui, puisque 1 million de visiteurs, ou même 300.000 pour l’exposition Greco qui vient de fermer au Grand Palais, cela demande de gérer les flux sur toute la durée de l’événement et de prévoir une scénographie adaptée. Léonard de Vinci n’a été ainsi accessible que sur réservation d’un créneau horaire pour éviter les files d’attentes interminables et, donc, de mécontenter le public. Le Louvre a par ailleurs dû mettre en place 46 nocturnes supplémentaires et ouvrir trois nuits gratuitement. Dans les salles, les cartels ont été supprimés pour éviter les attroupements devant les œuvres et ont été remplacés par des livrets de visites que l’on pouvait par ailleurs emporter. Tout cela sert bien sûr d’expérience au Louvre, mais plus globalement aux musées qui vont, j’en suis certain, généraliser ces nouveaux dispositifs dans les prochains mois. Car mon petit doigt me dit que les expositions entrent aujourd’hui dans une nouvelle ère. 

Fabien Simode

 

A écouter aussi la chronique sur les inquiétudes du monde de l’art face au coronavirus, et le conseil exposition pour le week-end : « Cézanne et les maîtres. Rêve d'Italie » :

Fabien Simode

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