Disparition

Décès de David Kessler, éminence grise du monde de la culture

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 5 février 2020 - 567 mots

Il a été à la tête du CNC, des Inrocks, de France Culture et conseilla Lionel Jospin, François Hollande et Bertrand Delanoë : homme de culture, David Kessler est décédé lundi à l'âge de 60 ans, déclenchant une vague de réactions.

Il est décédé à son domicile parisien, a annoncé sa famille dans la nuit de lundi à mardi à l'AFP, sans préciser la cause du décès.
Ancien conseiller culture de Lionel Jospin (1997-2001), ce haut fonctionnaire dirigeait depuis 2014 Orange Content, la division "contenus" de l'opérateur de télécoms, qui regroupe notamment la filiale de production "Orange studio" et OCS. Il y a encore quelques jours, il se félicitait du succès de "La belle époque" de Nicolas Bedos, nommé aux César dans 11 catégories.

"C'est quelqu'un qui ne voulait pas faire carrière mais il avait tellement de talents qu'on pensait à lui", a commenté sur France Inter l'ancien Premier ministre Lionel Jospin. "J'appréciais son intelligence et son immense culture". Il "a consacré sa vie à la culture sous toutes ses formes et à la création dans toutes ses dimensions. C'est ainsi qu'il pensait servir son pays, au sein de l'Etat ou à la tête de grands organismes publics ou privés", lui a rendu hommage François Hollande sur Twitter, tandis que l'ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë, dont il fut le conseiller chargé de la culture (2009-2011), a salué un être "intelligent, cultivé, rayonnant, libre".

Avant de prendre les rênes d'Orange Content, il avait occupé le poste de conseiller culture et communication à l'Elysée, auprès du président socialiste François Hollande, de mai 2012 à juin 2014. Son nom avait d'ailleurs circulé à plusieurs reprises pour des fonctions ministérielles.

Outre ses activités dans le monde politique, il avait dirigé le Centre national du cinéma (CNC) de 2001 à 2004. Normalien, agrégé de philosophie et énarque de la promotion "Liberté Egalité Fraternité", il avait également pris la tête du magazine culturel les Inrockuptibles de 2011 à 2012. 

Il a aussi été directeur de la publication de la version française du site d'informations Huffington Post, directeur de France Culture (2005-2008) et directeur général du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de 1996 à 1997. "Sa parfaite connaissance des acteurs et des rouages du secteur en faisait l'un des experts les plus reconnus et les plus respectés", salue l'institution dans un communiqué. "Il a tant fait, sa vie durant, du CNC à France Culture, de Matignon à l'Elysée, pour que nous vivions dans un monde meilleur, plus civilisé, ouvert. Son intelligence et son infinie bienveillance nous manqueront irrémédiablement", a abondé le CNC. 

Sur Twitter de très nombreuses personnalités des médias lui rendent hommage, comme Sibyle Veil, patronne de Radio France qui a salué le "subtil connaisseur de l'audiovisuel (qui) a toujours défendu la transmission des savoirs et l'ouverture d'esprit" ; ou le patron de Canal+ Maxime Saada qui a souligné le "choc dans la profession" à la suite de la disparition de ce "véritable amoureux de cinéma."

Né le 24 février 1959, David Kessler était père de trois enfants. Après le décès en février 2010 de son épouse, l'universitaire Sophie Kessler Mesguich, il avait refait sa vie avec un expert en marché de l'art. "Je me suis marié deux fois, la première fois avec une femme, la seconde avec un homme. C'est tout", avait-il confié au JDD. "Je ne suis absolument pas militant, mais j'assume parfaitement ma vie".

Cet article a été publié par l'AFP le 4 février 2020.
 

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